- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003
358 Surintendance cles Activités et cles biens culturels crénelées qui servent d'enceinte à d'autres batiments. Rien n'est plus apre, plus sévère, je dirai méme plus sauvage que ce site, et il est difficile de se représenter la grandeur des rochers coupés à pie sur lesquels se détache la forteresse féodale ». 2 En quelques lignes, l' écrivain français résume cer– tains cles caractères les plus remarquables du chateau : sa position dominante dans le paysage ; sa structure architecturale complexe, agrandie par phases successives ; l'apreté de la végétation et le charme du site, appréciable encore de nos jours (ill. 4). D'après l'examen de l'ensemble, cles éléments ornementaux de valeur ainsi que cles ajouts architecturaux d'époques diverses, s'éche– lonnant sur une période de mille ans environ, témoignent d'un brillant passé, animé par la présence de personnages éminents : ils ont été les promoteurs d'importantes transformations constructives et de travaux de décoration d'un grand intérèt. 3 En ce qui concerne les changements liés aux propriétaires qui les ont fait exécuter, il est inté– ressant de rappeler ce que rapporte Jean-Baptiste de Tillier au sujet cles ouvrages entrepris par les marquis de Ceva pour transformer la forte– resse en résidence : « Les seigneurs de Balbis y ont foit leur seiour ordi– naire et l'avointpassablement retabli ». 4 Dans l'ensemble, son jugement sur le chateau ne para!t pas très positif, 5 surtout si l'on considère que c'est précisément aux nobles Balbis que l'on doit les réalisations à l'in– térieur du chateau qui ont été le mieux conservées jusqu'à aujourd'hui et qui pourront le plus aisément recouvrer leur aspect d'origine, à 2 AUBERT 1860, p. 167. 3 Quelques textes de référence pour reconstruire l'hisroire du chateau de Quart: AUBERT 1860, pp. 167-171; MERKEL 1895; BROCHEREL 1930, p. 25; BERTON 1950, p. 30; TILLIER (DE) [1737]1968, pp. 227-228; NIGRA 1974, pp. 76-78; ZANOTTO 1975, pp. 131-134; BONA-COSTA CALCAGNO 1979, pp. 65-67; RONC-CAMISASCA 1991, pp. 98-101; 0RLANDONI 1995, pp. 209-214; MOISO 1997, pp. 388-389; RONC 1998, pp. 151-179; GERBORE 1998, pp. 180-187. 4 TILLIER (DE) [1737] 1968, p. 228. Sur !es seigneurs Balbis et sur leur perma– nence au chateau de Quart on peut voir aussi TILLIER (DE) [1733] 1970, pp. 27-28. 5 Le corps principal du chateau est effecrivemenr défìni comme « un composé de hautes murailles, de tours, de batiments hauts et bas qu'on a menagés sur !es inégalités de ce rocher sans aucun ordre ny régularité >>. :Lhisrorien ajoute que le chareau paralt plus propre à abrirer cles prisons ou un ermitage, qu'une demeure seigneuriale pour des per– sonnes de haut rang (TILLIER (DE) [1737]1968, p. 228).
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