- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003

366 Surintendance cles Acrivirés et cles biens culturels aux Savoie. I..:image qui émerge des premiers comptes rendus aux Savoie est celle d'un véritable chantier : des bucherons sont mobi– lisés pour fournir de nouvelles poutres, des carrières de sable et de pierres sont ouvertes et l'an recrute des maçons et des charpen– tiers; le chateau est vraisemblablement soumis, à cette époque, à une ·restructuration générale pendant laquelle on en profite, pro– bablement, aussi pour adapter l' appareil défensif aux nouveaux armements. La domination savoyarde sur Quart a duré un peu plus de 175 ans : commencée dans une période de grand développement pour la Maison de Savoie qui, justement, avec la confiscation de cette terre, avait couronné une politique d'acquisition des points stratégiques de la Vallée (Bard, Montjovet, Oyace et Cly), elle a pris fin au moment de la plus grande crise de l'État, qui risqua de disparaitre de la scène politique au temps de l'invasion française de la Savoie et du Pié– mont. En 1536, dans ce climat belliqueux, le chateau de Quart sert de prison pour cinquante à soixante Français capturés par les troupes du gouverneur de la Tarentaise et surveillés par une centaine de gardes. Face aux grandes diffìcultés économiques rencontrées, dues sur– tout aux dépenses de guerre, le due Charles II décide, en 1544, d'in– féoder la seigneurie, séparée alors de la paroisse de Doues, inféodée l'année précédente au noble de La Creste, à Philibert Laschis pour l 0.000 écus d'or. À peine sept ans plus tard, la seigneurie parvient à Carlo Francesco Balbis, marquis de Ceva, sous le pouvoir duquelle chateau commence une nouvelle vie. On affìrme que les Balbis habitent le chateau d'une manière plu– tòt régulière, dès les premières années. Toutefois, un inventaire des biens du manoir rédigé à la mort de Carlo Francesco (1557) nous donne l'image d'un chateau inhabité, sans ornements et sans aucun accessoire, excepté le mobilier essentiel. Vu la situation désastreuse de l'État de Savoie au cours des vingt années centrales du XVIc siècle, situation qui ne s'estompe qu'après le traité de Cateau-Cambresis, on peut peut-etre attribuer à Giulio Fe– bo, plutòt qu'au père Carlo Francesco, une intervention plus impor– tante de rénovation du mobilier et des décorations selon le nouveau