- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003

Bibliographie 453 tion la toponymie, l'empreinte lais– sée par le Moyen Age et par l'É– poque moderne. Au sujet de l'habi– tat, c'est-à-dire de « la façon dont l'homme peuple et organise le milieu où il vit>>, Remacle présente d'abord, par une synthèse efficace, les événements historiques qui ont influencé le peuplement et passe ensuite à l'analyse de la forme et de la taille cles villages. Du peuplement de base de la préhistoire, à partir de la fin du Néolithique alpin, en traversant l'urbanisation romaine, les reprises du XI< siècle et cles xve-XVIc siècles, la crise du XVII<, le renforcement de la bourgeoisie du XIXe, nous aboutissons à l'industrialisation moderne et à la société complexe du xxe siècle. La lecture de l'habitat souligne le réseau cles grands che– mins et cles charrières et celui cles rus et établit pour les agglomérations une hiérarchie allant du site fortifìé à l' abri en passant par le village, le hameau, la ferme, le mayen et l'al– page. Remacle pénètre aussi à l'inté– rieur de la maison rurale pour y analyser les différents espaces et l'in– fluence que les contraintes natu– relles ont exercé sur la morphologie cles habitations. Demeure d'une famille de paysans, la maison rurale est en meme temps abri pour le bétail, outil de production et entre– pòt cles réserves alimentaires. Natu– re du sol, cles cultures et de l' élevage en conditionnent par conséquent la physionomie et la structure, le bois et la pierre demeurant les seuls matériaux de construction. Par rap– port au nombre cles corps de bàti– ments, l'auteur distingue la maison concentrée de la maison dissociée et recourt aux méthodes de l'histoire socio-économique pour en retracer l' évolution. Les variantes locales, c'est-à-dire les variations d'une val– lée latérale à l'autre de la maison rurale valdòtaine, exam1nees, comme nous l'avons dit, dans la quatrième partie de l'ouvrage, trou– vent leurs archétypes dans la maison à cour d'Arnad, la maison à fonc– tions concentrées (de bas en haut étable, logis, réserves) de Saint– Rhémy-en-Bosses, typique à Valgri– senche pour son système de circula– tion interne se passant ainsi de bal– cons, la maison à deux corps de Cogne (péra et rural), celle à trois corps de Chamois (logis et étable, grenier, grange à blé), et l' exception cles deux Gressoney avec leur prédo– minance de la mise en ceuvre du bois jusqu'à tout le XVIII< siècle qu'illustrent les magnifìques stadeL Tout cela est dit par Mme Remacle dans un français coulant, alliant à merveille scientifìcité et narration. Un souffle poétique habite ces pages d'où perce, exempt de rhétorique et de poncifs, un amour inconditionné pour la Vallée d'Aoste, ses gens et son histoire, témoigné, entre autres, par la dédi– cace à Orphée Zanolli. Après avoir