- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003

AlMÉ CHENAL Valdotain et homme de culture La Vallée d'Aoste est aujourd'hui certainement plus pauvre. La culture valdotaine l'est davantage encore. En effet, la première vient de perdre un enfant du Pays, un homme bien enraciné à la terre, à l'àme, à la civilisation valdotaines ; la deuxième l'un de ses principaux acteurs de la seconde moitié du XX< siècle. I.:Académie Saint-Ansel– me aussi souffre de la perte de l'un de ses membres les plus actifs et qui par son activité intellectuelle a démontré d'avoir bien mérité son élection au sein de notre association à laquelle il a donné du relief par son travail culture! et son intelligence. Aimé Chenal, Meme pour la famille et les amis, n'est plus. Il nous a quitté jeudi 2 novembre 2000, terrassé par une grave et rare maladie qui l'avait frappé il y a quelques années et qui l'avait miné progressivement. Comme beaucoup de Valdotains, Aimé avait connu la vie cles émigrés. Il était né, en effet, le 20 novembre 1930, à Paris, où il avait reçu le baptème dans la paroisse de Sainte-Geneviève, car son père Gabriel-Joseph, comme beaucoup de ses compatriotes d'alors, avait dù quitter Oyace et émigrer. Dans la capitale et dans la banlieue pari– sienne, celui-ci exerçait la profession de chauffeur de taxi, métier commun à de nombreux Valdotains que la misère avait chassés de nos vallées et qui dans la grande métropole ou ailleurs avaient trouvé leur gagne-pain. À l'àge de douze ans, en 1942, il était rentré à son pays d'origine avec sa mère Séverine Bétemps qui pendant plusieurs années fut la servante de Pierre-Joseph Darensod, curé de Gressan. Notre jeune émigré avait commencé ses études en France ce qui lui valut sa parfaite connaissance de la langue française. Arrivé en Val– lée d'Aoste, illes poursuivit et il obtint le diplome d'expert comptable qui lui offrit la possibilité d'ètre embauché, en qualité d'employé de