- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003

504 Nécrofogies tain, Le franco-provençal valdotain. Morphologie et Syntaxe. Cet ouvra– ge imposant de 600 pages retrace les origines de ce parler franco– roman, la formation des mots, la création des mots nouveaux par composition et analyse les mots variables et invariables de notre langue ancestrale. Dans ses conclusions Chenal a affirmé : « Mainte– nant que meme le franco-provençal valdòtain semble condamné à dis– paraitre, ou tout au moins à subir des modifìcations qui risquent de le rendre méconnaissable, il était temps d'affìrmer que renoncer à une seule règle morpho-syntaxique, quel que soit le peuple qui l'emploie, c'est perdre à tout jamais une nuance de l'esprit et de la pensée ». Au cours de sa longue carrière littéraire, dans le but de valoriser cette langue et de démontrer que le patois peut très bien exprimer non seulement la réalité locale, centrée sur une culture paysanne, mais aussi traduire tous les concepts exprimés par les langues dites supérieures, Chenal a transposé en francoprovençal six pièces - farces et comédies - des écrivains Georges Moinaux, dit Courteline, Sacha Guitry et Georges Feydeau, ainsi que la Déclaration universelle des droits de l'homme et la première épitre de saint Jean. Si depuis les années 60, le francoprovençal non seulement s'est conservé, mais a connu un nouvel essor et un renouveau d' attention très prometteur, nous le devons en grande partie à ce défenseur et promoteur infatigable. Défenseur infatigable du particularisme valdòtain aussi, de notre autonomie, de la Vallée d'Aoste tout entière, Aimé Chenal n'a pas craint, lorsque cela s'avérait nécessaire, de descendre en polé– mique contre ses adversaires, contre les détracteurs de sa commu– nauté ethnique et linguistique. En 1968, en s'insérant dans un débat serré qui opposait les souteneurs de Chabod d'un còté et ceux de Chanoux de l'aurre, il eut, par exemple, le courage d'affìrmer nettement que « Chanoux était pour la théorie du droit des peuples et Chabod pour celle de la raison d'État ». Or, camme Chanoux et camme son maitre et ami Bréan, Aimé a toujours repoussé la raison d'État qui au nom du centralisme et d'un faux patriotisme mécon– naissait les droits du peuple valdòtain. Camme eux, il a toujours soutenu, défendu et valorisé sa communauré et ses droits que ce soit en promouvant le francoprovençal, que ce soit en défendant la

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=