- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003

506 Nécrologies Il est clone difficile pour moi de continuer cette intervention sans risquer de répéter ce qui a déjà été si bien exposé. ]e me limiterai clone à évoquer l'image que j'ai conservée d'Aimé Chenal, tel que je l'ai connu, au cours de notre longue amitié qui dura plus de quarante ans, ou si vous voulez depuis l'instant où nous nous sommes connus jusqu'au moment où il a été rappelé à Dieu. Plus qu'une amitié occasionnelle, la notre, fut en fait un long par– cours de vie ; en effet, les circonstances nous avaient réuni pour entre– prendre un travail de longue haleine, tant est que ce lien quotidien nous a valu, de la part de quelques uns, le surnom cles deux insépa– rables, sur quoi nous leur répondions, en guise de badinage : - dites plutot: Le dou martelet. Nous faisions alors surtout allusion à la rédac– tion du nouveau dictionnaire, qui camme vous le savez, dura plus de vingt ans, et beaucoup de personnes n'auraient pas parié un centime que nous serions parvenus à la réalisation de cette ceuvre. Mais de ceci j'en parlerai plus loin au cours de notre conversation. Avant je voudrais vous rappeler brièvement quelques étapes de sa vie dans le monde de la culture et de la tradition. Après avoir obtenu son diplome d'expert-comptable, il entra camme employé à la Société Nationale Cogne, où il remplit cette fonction jusqu'à sa retraite. Au temps de ses études, il était pensionnaire dans un café de la rue Croix-de-Ville, il étudiait dans un coin de la salle au milieu cles conversations, cles cris et de tout le vacarme qui emplissaient ce local, mais lui n'emendait rien, il ne voyait rien, il étudiait tranquillement camme s'il était rout seul. À cette époque il avait dix-huit ans, et c'est alors qu'il commença timidement son activité de journaliste sous la houlette du Chanoine Bréan. Cette activité était pour lui bénévole, me confia-t-il plus tard; sur quoi je lui ai répondu, non sans retenir un petit sourire : - Oui! parce qu'après ton activité a bien été rétribuée! Ses articles paraissaient dans les colonnes du Pays d'Aoste, déca– daire catholique et régionaliste fondé en 1913 par Monseigneur Joconde Stévenin. Il en deviendra meme, pendant quelque temps, le directeur responsable, mais ce périodique cessa de paraitre en 1955 à cause de regrettables événements politiques.

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