- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/2003
Nécrologies 507 Après cette expérience, Chenal se consacra, pendant une brève période, à la politique active, mais à cause de son frane parler et de sa grande modestie il n'eut pas le succès escompté. C'est au cours de ces années-là que nous nous sommes connus. Plus précisément, notre première rencontre a eu lieu lors de l'une des réunions du Comité des Traditions Valdotaines qui se déroulaient, en ce temps là, dans la cuisine du Café Jérusel mise à notre disposition par son propriétaire, car le C.T.V. n'avait pas encore de siège. Je me souviens que Chenal fumait la pipe, il la tenait serrée entre ses dents et en mordillait continuellement le bout, tout en craquant des allu– mettes les unes après les autres mais en défìnitive sa pipe était presque toujours éteinte. Quand fìnalement elle était allumée, il lui arrivait d'intervenir dans la discussion, mais voilà que sa pipe s'éteignait à nouveau et sa persévérance le poussait à griller, encore et encore, d' autres allumettes. Cette période fut celle qui a marqué, je crois, le plus fortement l'enthousiasme des membres du C.T.V. à poursuivre leur effort pour la défense et la sauvegarde de la culture, de la tradition et du maintien de nos langues régionales. Ce sont les années 1955-60; la revue Le Flambeau avait cessé de paraitre pour des raisons que je ne rappellerai pas ici, mais le C.T.V. ne resta pas inactif pour autant. Il s'employa à organiser des rencontres, des conférences, des veillées, des échanges culrurels avec d'autres pays, et Chenal était toujours pret à apporter sa contribution pour la bonne réussite de toutes ces activités. Mais lorsqu'il fallait se déplacer, il était difficile à dénicher. Sur le moment il serait aussitot parti, mais dès qu'il rentrait chez lui on ne le voyait plus et il était impossible de le contacter, car il s'en– fermait dans sa chambre pour écrire et bien souvent ses écrits repre– naient en partie les arguments abordés dans les précédentes discus– swns. Par contre, lorsqu'on arrivait à le faire se déplacer il n'était plus pressé de rentrer chez lui. L'ayet todzor praou ten comme l' on dit en bon patois. Ainsi nous le trouvions à Torre Pellice, avec une équipe de Valdotains patoisants au cours d'une rencontre avec les Vaudois, secte chrétienne implantée dans les Alpes au XIIc siècle, dont la tra– dition est assez proche de la notre, raison pour laquelle nous avions
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