de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

152 Louis Terreaux cée. Les Académiciens étaient dans les allées du pouvoir. Charles-Félix avait reçu chaleureusement leur délégation au chateau de Chambéry le 8 juillet 1824 ; Charles-Albert allait donner à l'institution le titre d'Académie royale le 3 avril 1848. Le français était la langue officielle dans la Savoie, camme dans la Vallée d'Aoste. Les pères fondateurs avaient bien mis au programme primitif de leurs travaux l'encouragement de la langue italienne. Mais on ne voit pas que cette initiative ait été exploitée. Les règlements de l'Ins– truction publique disaient " Au lieu de l' étude de la langue italienne, et des travaux et des examens prescrits en cette langue, on étudiera la langue française, et donnera sur celle-ci les examens analogues ". 2 Les choses changèrent en 1860, quand la Frane~ annexa la Savoie. I.:Académie qui était un organisme créé par une décision du pouvoir sarde passait sous une autre juridiction. Elle s'en préoccupa sans tar– der. Napoléon III qui avait pour objectif de précipiter le passage de la Sardaigne à la France répondit sans retard. I.:Académie fut recon– nue d'utilité publique; elle reçut la mème subvention que par le passé. Et pour l'honorer ou par méfìance, le pouvoir impérial fìt entrer de droit, parmi les membres titulaires, le Recteur et l'Inspecteur d'Aca– démie. La coexistence posa d'autant moins de problèmes qu'aucune disposition légale ne précisait cette exigence. I.:Académie se garda d'en réclamer. Matériellement la situation était satisfaisante. Dans leur majorité, les Académiciens avaient soutenu l'Annexion. Certains le fìrent dans l'exultation, camme Amédée Greyfìé de Belle– combe, francophile notoire. D'autres avec une joie raisonnée, camme Léon Costa de Beauregard qui estima ne pas pouvoir aller siéger au Sénat à Paris. Mgr Dupanloup, académicien non résidant s'y montrait 2 Le dernier membre de phrase n'est pas d'un français exigeant. Donner !es examem est un italianisme (dare un esame) pour passer, subir des examens ; l'emploi de l'artide défìni (!es examem) est contestable. O n attendrait des... Et de meme sur celle-ci devrait etre en celle ci. Il y a au xrx.<me siècle, des italianismes qui pénètrent au moins dans la lan– gue offìcielle du Duché. Les comptes rendus des conseils municipaux de ma commune (Saim-Jeoire-Prieuré) appellent l'Intendant Seigneur Intendant, transposition amusante de Signor Intendente. O n bilance un budget. En tout cas, les italianismes ne rendent jamis la phrase obscure.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=