de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

156 Louis Terreaux grand commis de la France et de l'Europe, il avait, dit-il alors, des sen– timents communs avec Rops, son confrère du quai Conti, qui avait poussé à son élection à l'Académie française. Laissant les schémas tra– ditionnels, il se disait issu d'une double imprégnation savoyarde et française. Il regrettait l'histoire faussée qu'on lui avait enseignée. Il célé– brait le patois. Hostile à l'uniformité, il dannait les moyens d'en sor– tir. Il rejetait le concept de la nation une et indivisible, qu'il jugeait périmée dans l'Europe en gestation. Ce n' était plus la dualité hiérar– chisée de Descostes et pas seulement un régionalisme historique. Tech– nocrate, mais humaniste, il rejetait la notion de région. Il préférait celle de province. Car la province a une ame. Ses paroles furent camme un testament. Il mourut quelques mais après. Son discours ne fut pas publié. Il a été exhumé des archives en 200 l, camme celui de Daniel Rops. Dans les deux cas, les Académiciens avaient à se pencher, de façon originale, sur une question d'un grand intéret : celle de l'identité savoyarde qui n'avait jamais été abordée que par le biais de l'histoire. Et certes le patrimoine savoyard en a été mis en valeur et enrichi. En ce sens, l'Académie -mais elle n'est pas la seule- a été un conservatoire de tout premier ordre. En complétant ce point de vue historique, Daniel Rops et Louis Armand faisaient également de l'Académie une force de proposition, un creuset. Dans le dernier quart du siècle dernier, l'Ins– titution a porté une attention particulière au francoprovençal savoyard. Selon sa vocation originelle, elle a étendu son recrutement, recroque– villé sur Chambéry et ses environs, aux deux départements savoyards. Elle n'a pas ménagé ses efforts, là où elle pouvait agir, pour insister sur l'union à réaliser entre les deux départements. S'il existe une identité savoyarde, elle n'est pas divisible. Une identité ne se divise pas. Quant à l'avenir, il resterait bien d'autres initiatives à déposer dans le creuset académique, et en particulier les rapports qui pourraient s'ins– titutionnaliser avec l'Académie valdòtaine, ou des sociétés piémontaises et suisses. Question essentielle, sur laquelle je ne puis pas m'étendre, mais qu'il faudrait bien reprendre là où nous l'avions laissée, à la suite du Colloque des 23-24 avril1893, dont l'initiative revenait à l'Assesso– rat à l'Instruction publique de la Vallée età l'Académie Saint-Anselme.

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