de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
164 Joseph Ticon Ce bref aperçu des activités d'une petite Académie démontre suf– fisamment l'utilité d'une société savante pour la préservation et la sau– vegarde du patrimoine. Mais de nouveaux défis se font jour: l'accul– turation et les nouvelles formes d' acquisition du savoir. Depuis plusieurs années, une tendance se dessine nettement, celle de la prise en main du patrimoine par les acteurs économiques qui, en lui donnant un vague vernis culture!, ne l'envisagent que comme un succédané, une planche de salut pour pallier des activités en déclin. Que ne va-t-on pas inventer lorsque la neige vient à manquer pour retenir les touristes ? Cette tendance économique suscite des publica– tions médiocres, colportant des erreurs grossières, des présentations caricaturales de nos traditions, plus faites pour flatter un public, au demeurant souvent considéré comme ignorant, que pour l'instruire. Et cela dans l'indifférence de certains élus, pressés de s'en remettre à des professionnels surtout formés à la communication. Qui n'a pas entendu ce langage stéréotypé que l'on nous assène lors de réunion relative au patrimoine : appropriation du territoire ou ré- appropriation de leur patrimoine, personnes ressources, outils d'interprétation, formules qui servent couramment de paravent aux lacunes de certains attachés du patrimoine, souvent recrutés uniquement pour des missions spéci– fiques et de très courte durée. Sans vouloir peindre le diable sur la muraille, il me semble qu'il revient à nos Sociétés d'intervenir pour, dans la mesure du possible, préserver la véritable culture, considérée comme un sujet d' étude et non comme un objet commerciai. Avec l'apparition de formes nouvelles d'acquisition du savoir tel qu'Internet, nos Sociétés ont tout à gagner à maintenir leurs spécifici– tés, à préserver leurs collections parfois convoitées, sans pour autant négliger ces modes modernes de communication. Ainsi la numérisation des documents précieux ou des inventaires d'archives ou de bibliothè– ques sera peut-etre une manière de mieux les protéger et leur mise en titution de noi!ls du XVIIIe siècle, thèse de doctorat en musicologie sous la direction de Madame le professeur Marie-Thérèse Bouquet-Boyer, soutenue le 12 septembre 2000 devam l'Université de Savoie.
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