de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
ANDRÉ PALLUEL-GUILLARD ENTRE LA FRANCE ET LA "PETITE PATRIE": LA METHODE HISTORIQUE DES SOCIETES SAVANTES DE SAVOIE La création entre 1850 et 1856 de quatre sociétés savantes (à Annecy, Aoste, Chambéry et Saint-Jean de Maurienne) est significative de l'influence décisive de la grande révolution de 1848, marque d'une volonté des intellectuels de profiter pleinement de la nouvelle liberté de pensée mais aussi de prendre conscience et de faire prendre conscience des nationalités grandes ou petites qui semblent devenir décisives dans l'évolution de l'Europe. Certes cette impulsion savoyarde n'était que la forme locale d'un mouvement bien plus ample de conscientisation historique né en France une génération plus tòt. Le royaume de Sardaigne n'y avait pas échappé et deux initiatives antérieures doivent etre signalées: en 1820 s'était créée la Société Académique de Savoie mais en fait cette institution corres– pondait plutòt au mouvement des lumières et des sociétés de pensée et de discussion plus modernes qu'historiques dans le genre des salons et sociétés académiques de l'Ancien régime dont l'Académie des Sciences de Turin était un parfait exemple. O n avait eu aussi en 1832 la création de la Deputazione di Storia Patria, reuvre royale et non pas initiative d'esprits éclairés, Charles-Albert voulant donner (camme les Orléans en France) une racine historique à un Etat de moins en moins couvert parla légitimité divine et encadrer une prise de conscience nationale "savoisienne" (ou "sarde", l'imperfection des termes correspondant bien à l'incertitude de l'idée).
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