de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

170 André Palluel-Guillard vinciaux, pays d'Etat, pays de généralité, parlements et sénats souverains, tout a été abaissé, écrasé et nivelé sous le poids du pouvoir centrai. . . Oppres– sion pour oppression le peuple a préféré celle qui était la plus éloignée, celle du pouvoir centrai, et il a aidé celui-ci dans l'reuvre du nivellement et de la démolition . .. Bien sur Hudry-Menos ne veut revenir sur le passé, il y a mieux à faire: ]e ne comprends l'histoire que comme école de préparation. Laissons le passé enfoui dans l'éternel oubli s'il ne doit rien nous dire quant au pré– sent et quant à l'avenir.. . Le but est simple: Il fout que la vie provinciale renaisse si l'on veut foire renaftre la France... si notre pays ne doit plus etre qu'un lambeau de territoire sans nom, jèrmons nos sociétés d'études historiques et archéologi– ques, et ne regardons plus en arrière.. . la Savoie n'a pas rompu avec ses traditions au contraire elle se les rappelle plus vivement. . . on veut les connaftre, on veut assister par la pensée, par le souvenir, au drame sécu– laire qui s'est déroulé sur le sol sacré qui jùt la Savoie. . . ilfout recueillir les débris des anciennes indépendances locales les foire revivre sous la forme démocratique, car elles avaient la puissance de retenir ou de ramener leurs enfonts par l'amour du pays nata!, elles offraient un aliment toujours renouvelé à leur activité intellectuelle et politique, créations vivantes de l'histoire, elles vont bientot émerger de l'étoujfante uniformité actuelle sans foire éclater le cadre de la patrie générale, mais il faur se hater car à la piace de cette végétation douce et agréable de la liberté et du patriotisme de l'ancienne province, on pourrait avoir l'éruption volcanique de la ftdé– ration démagogique. On est loin du programme de Dessaix mais une idée fondamentale demeure. Si la France peut inspirer des programmes, des méthodes et mème des modèles, elle ne saurait néanmoins proposer aux Savoyards des thèmes inadmissibles ici ... Mème si l'on se félicite des subventions de l'Etat français (bien plus généreux que l'Etat sarde d'autrefois), tout historien savoyard se doit d'insister sur la différence essentielle entre les histoires de France et de Savoie mème s'il n'envisage plus de relations avec le Piémont ou avec la Suisse romande de sorte que l'ancien Duché apparait historiquement comme une"bulle" intéressante certes mais fer– mée sur elle-mème. De ce fait il est frappant de relever la quasi indiffé– rence des historiens français, suisses et piémontais de l'époque sur la Savoie et d'un autre còté il n'est pas moins intéressant de relever le