de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Entre la France et la ''Petite Patrie" 171 silence des sociétés savantes vis-à-vis de la grande histoire de Savoie du Français Victor de Saint-Genis qui osa huit ans après l'annexion se lan– cer dans une savante synthèse certainement trop critique et trop géné– rale à leurs yeux. Lintroduction de Saint-Genis est d'ailleurs significa– tive de ses ambigu"ités vis-à-vis de cette Savoie si intéressante mais vie– rime de son histoire, de ses princes et de ses élites, d'où sa réserve vis-à– vis de l'école historiquefranco-savoyenne riche de gens aimables mais qui n' ont eneore fait que quelques publications récentes. La Savoie se trouvait ainsi dans une position curieuse en refusant de s'intéresser au nationalisme culture! français sans pour autant admettre non plus les formes étrangères, ce qui aboutissait à une histoire curieuse des princes de Savoie dont on ne savait jamais rien de la politique trans– alpine et une version tout aussi curieuse du peuple savoyard dont on ne pouvait cacher les soumissions successives aux envahisseurs (français bien sur) mais dont on ne cessait en compensation de vanter l'esprit irréductible de résistance. Politique subtile appliquée d'abord par les Allobroges mais poursuivie jusqu'à la Grande Révolution et meme après, de sorte que l'on ne pouvait plus savoir exactement si les Savoyards étaient vraiment aussi fìdèles et innocents qu'ils le prétendaient mais bien plutòt réalistes (et clone parfois bien hypocrites), puisque cette "ambivalence" (ou cet opportunisme) se retrouvait encore à l'époque dans une province qui se disait chrétienne et fervente tout en votant obstinément à gauche pour les radicaux. Que ce fut vis à vis des Romains dans l'antiquité ou des Français en cette fin du XIX e siècle, il semblait que les relations extérieures des Savoyards n' avaient done pas beaucoup changé . .. La référence aux Allobroges s'inserir dans cet état d'esprit. Depuis le XVIII e siècle, le celtisme a permis à la France de se donner des sour– ces historiques dépassant l'ère .historique classique (romaine), les éru– dits savoyards ont adopté ce courant avec enthousiasme mais la réfé– rence allobrogique leur donnait l' originalité nécessaire. Les Allobroges sont évidemment des Celtes (donc sans lien avec les Latins transalpins) mais avec une attitude et une politique originales d 'honneteté et de sérieux que ce fut dans la résistance comme dans la soumission (à la . différence des Gaulois de Gaule toujours agités ou meme des Salasses valdòtains dont on ne reconnaissait que le seul esprit de résistance). Bien sur les Allobroges n'ont laissé aucune trace visibile de leur cul-

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