de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
172 André Palluel-Guillard ture, vide miraculeusement comblé par les "lacustres" encore plus anciens et qui ont le mérite supreme de donner à la communauté savoyarde la civilisation originelle nécessaire pour établir son ancien– neté clone sa valeur. Il serait absurde de critiquer nos ancetres qui ont eu le mérite incon– testable de se lancer dans des études méritoires car privées de toute bibliographie antérieure et entreprises avec de précaires moyens maté– riels. Néanmoins nous ne saurions nous priver de commentaires sur leurs méthodes. Globalement le plus évident était la préférence pour les monographies qu'elles fussent géographiques, biographiques ou évé– nementielles. Un sujet particulier fixait toute l'attention du chercheur qui s'attachait à l'étudier en utilisant le plus possible de documents spé– ciaux, d'où l'insistance permanente et systématique pour le détail mis en valeur parfois indùment mais que n'aurait-on pas fait pour révéler l'esprit de précision de l' auteur et le poimillisme local des lecteurs. Cette insistance permit ainsi pendant la première génération qui a suivi l'an– nexion (entre 1860 et 1890) la publication d'une masse importante et intéressante à la fois de documents et de petits détails le plus souvent sur une période étalée entre le "XV e siècle et la fin de l' ancien régime, clone malgré tout peu susceptible de susciter des passions dangereuses sur des périodes trop contemporaines. La seconde génération, entre la toute fin du XIX.c siècle et le lende– main de la première guerre mondiale, voit l'élargissement des périodes étudiées, on revient un peu sur la période romaine mais sùrtout on se penche enfin (centenaire oblige) sur la part des Savoyards dans l'his– toire de France en particulier sous la Révolurion et l'Empire (meme si dans l'ensemble l'Académie inspirée par François Descostes s'intéresse surtout à Joseph de Maistre et à la persécution religieuse alors que la SSHA "penche" plutòt sur les événements et décisions révolutionnai– res avec le radica! socialiste François Vermale). Timidement on s'ouvre aussi vers les voisins: la SSHA publie ainsi avec Mugnier des pages sur Charles Le T éméraire, Charles Quint, la Valteline et Michel, autre signe d'ouverture écrit sur les jésuites ou plus généralement et plus incisive– ment sur le préjugé anti-savoyard. Une génération après l'annexion, l'insertion au sein des sociétés savantes de fonctionnaires cultivés (essen– tiellement des archivistes, plus secondairement des professeurs) mani– feste un réel esprit d'ouverture, ainsi le succès de l'archiviste Max: Bru-
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