de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
Entre fa France et fa "Petite Patrie" 173 chet à Annecy et de l'archiviste Gabriel Pérouse au sein de la SSHA à Chambéry, la conversion totale et définitive de ce Lyonnais à la Savoie prouvait ainsi que cles fonctionnaires de l'Etat français pouvaient étu– dier cetre dernière de l'intérieur camme de l'extérieur et par là qu'un Français pouvait devenir Savoyard au moins de cceur ce qui n'est pas inutile dans une période où le Duché décline démographiquement avec le risque de perdre une grande partie de son élite (accessoirement le "ralliement" de quelques professeurs de l'enseignement secondaire est aussi caractéristique de cette ouverture, ainsi le zèle du professeur Michel à la tere de la SSHA en ce tout début du x.xe s iècle). Ces indi– vidus éclairés confortent les a-prioris régionalistes de l'élite locale ravie de si beaux appoints ... A partir de 1920, la troisième génération amplifia encore les ten– dances antérieures. Le centenarie de Charles-Albert entraìna l'archiviste Avezou à étudier, le premier, la période dite "sarde" précédant l'annexion (fallait-il y voir une réponse savoyarde aux tendances de l'histoire fascisante faisant de Charles-Albert un cles pères de l'Italie moderne?). Meme s'il ne se manifesta pas tout de suite par écrit, l'iméret pour le folklore, pour les costumes et par derrière enfin aux paysans permit de recentrer l'histoire de la Savoie sur le monde rural et non plus sur la société nobiliaire, princière ou tour simplement cles notables, cette ten– dance favorisa bien sur le développement cles musées "savoisiens" ou folkloriques d'où le soutien du gouvernement de Vichy, ce qui expli– que les ·travaux du commandant Gaillard sur les costumes dans la nou– velle "revue de Savoie" durant les années 40. C'est dans cet état d'es– prit qu'il faut situer la fameuse Histoire de Savoie de Ménabréa tour imprégnée de l'émotion d'un érudit inquiet devant le monde contem– porain mais s'enthousiasmant devant le souvenir du bonheur passé du peuple savoyard. La commémoration du centenaire de l'annexion en 1960 relança les études historiques savoyardes, mais dans la seule perspective de l'his– toire officielle française sur l'annexion naturelle, évidente, nécessaire et essentielle de la Savoie à la France, nos coeurs allant où coulent nos riviè– res, la Savoie ne pouvait que rallier le vieux nationalisme français, le Piémont ralliant lui le nationalisme italien meme si ce dernier était plus récent, la Maison de Savoie apparaissant alors camme une entreprise illusoire puisque pendant près d'un millier d'années elle avait travaillé
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