de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Entre la France et fa "Petite Patrie" 175 de leur savoyardité. Luniversité (d'ailleurs de plus en plus fréquentée) et le professionnalisme l'auraient-ils clone emporté sur le localisme? En fait ce dernier perdure allégrement avec le maintien de la passion histo– rique hors meme du milieu cles enseignants et cles chercheurs: les ancien– nes sociétés savantes se perpétuent sinon avec force du moins avec obs– tination. Les nouvelles conditions de vie et d'habitat ont fait disparai– tre la vieille classe cles notables, mais les nouveaux "curieux" ont permis la création de multiples sociétés jugées "savantes" meme si plus vivan– tes (les "amis" de tel petit pays ou de tel bourg ou de telle ville). Il est plus facile et concret d'aimer avec zèle sa "toute petite localité" (on n'ose plus parler de patrie) qu'une région plus difficile à cerner et bien entendu que la grande nation théorique et coincée mairitenant entre l' entité euro– péenne et les microcosmes de base. Ainsi clone en dépit de toutes les mutations sociales et culturelles, il existe ancore et toujours deux courants fondamentaux, d'un còté la tra– dition pointilliste et particulariste cles études locales et de l'autre la ten– dance synthétique et générale cles recherches dites scientifìques. Les uni– versitaires forts de leur double regard vers la grande histoire et vers les événements locaux affirment que ces derniers ne doivent etre considérés que dans l'optique de la précédente. Plus intéressés par l'histoire et ses méthodes que par le sujet meme de l'espace considéré ils méprisent done les "amateurs" plus patriotes et clone imaginatifs que vraiment sérieux, meme si ces derniers ont pour eux le zèle et la passion. Cet antagonisme occupe plus ou moins toutes nos sociétés savantes qui hésitent à sacrifìer un groupe à l'autre et qui doivent vivre (ou survivre) avec cet écartèle– ment fondamenta!. En le réglant chacune selon son propre passé et ses propres conditions de vie. En fait, il ne peut y avoir ni vainqueur ni vaincu car en un siècle et demi il a été prouvé que la rigueur et la méthode ne sont pas réservées à l'université jacobine mais il n'est pas besoin non plus d'etre un "vrai" Savoyard pour aimer ce pays et s'intéresser à son histoire. Il est évident que l'esprit français s'est imposé mais il est tout aussi évi– dent que la Savoie a assez bien résisté dans cet antagonisme. En effet, les sociétés savantes ont joué un ròle certain de défense tout d'abord, puis de renouvellement ensuite, puisqu'on a su accepter (lentement certes) les méthodes de l'école historique française pour mieux maintenir le prin– cipe essentiel de l'originalité savoyarde.

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