de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

184 Lucienne Guillerme d'Isère le disaient déjà en 1866, " moins accessible... , la Tarentaise a pu conserver sa fière indépendance " ; l'abbé Salvat le disait eneore en 1944, dans sa Petite histoire de la Tarentaise : " pratiquement indépen– dante sous la souveraineté de ses archevèques, la Tarentaise vécut long– temps d'une vie prop re ". Certains exagéraient les vertus de leurs " ancètres les Ceutrons " ; on idéalisait le passé au temps des comtes archevèques; l'historien Emile Plaisance, constate que les archevèques administrant la Tarep.taise avec équité, les comtes de Savoie ne pou– vaient intervenir en invoquant les intérèts populaires; c'est pourquoi, dir-il, en 1335, "l'attaque du comte fut ... inique et brutale, aussi hos– tile à la population qu'au métropolitain ". Oublier les données historiques, disait l'abbé Hudry, " conduit à une méconnaissance des mentalités" ; le diocèse a donné son cadre à l'identité tarine. Quand en 1879, on craignait la suppression de l'évè– ché, les membres de l'Académie discutèrent de l'opportunité d'inter– venir pour s'y opposer, " la suppression de l'évèché de Tarentaise serait inévitablement pour tout le pays et surtout pour Moutiers, une cause de ruine matérielle et morale ... cetre mesure froisserait le peuple-dans ses habitudes, ses affections, et son amour propre ". :Cabbé Hudry présentait l'histoire du pays dans ses Guides de la Tarentaise; avant lui, le docteur Laissus, un des membres fondateurs de l'Académie, l'avait fait, dans son guide publié en 1894, car les curis– tes qu'il cherchait à faire venir devaient comprendre le pays d'accueil. Plusieurs membres de l'Académie ont écrit des Histoires de la Taren– taise, Emile Plaisance en 1903, l'abbé Salvar en 1944, Lucien Chavou– tier, en 1975 puis en 1994. :Cabbé Hudry commençait ses guides par une présentation géolo– gique et morphologique : " tout est inserir dans les paysages de Taren– taise : les hommes, s'adaptant aux conditions de terrain, de relief et de climat " ; " que les héritiers de ceux qui ont humanisé les paysages sévè– res de la montagne, considèrent comme un patrimoine les traditions de travail et de ténacité des montagnards, base d'une civilisation ori– ginale ". De nombreuses communications, dans la deuxième moitié du xxe siècle, se sont intéressées à la civilisation rurale, à ses aspects matériels et spirituels, de l' exploitation de la pelouse alpine à la fabri– cation de la "gria'', des dentelles, sans oublier les costumes et la foi des communautés qui avaient fait sculpter les retables.

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