de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

20 Charles Perrin Si, aujourd'hui, nous vivons en tant que peuple, en tant que com– munauté, c'est parce que nous avons une mémoire collective, une iden– tité historique, qui découle cles siècles et cles événements. En relisant le discours prononcé par le chanoine Frutaz à l' occa– sion de la cinquantième année de fondation de l'Académie, le 29 mars 1905, j'ai saisi toute la modernité de ses propos: le développement du présent dépend de la survie du passé. En 1905, il apercevait le problème "cles grandes villes qui absor– bent toutes les énergies, que la vie locale s'efface, que les mo::urs, les usages, les costumes, les traditions disparaissent et que tout se nivelle dans une terne et prosalque uniformité." Aujourd'hui, à l'aube du )(Xème siècle, nous sommes confrontés au meme problème découlant de la mondialisation. Si l'homme est au centre de la société, il l'est avec son héritage cul– ture! et linguistique. S'il y a une mondialisation qui tend à faire dis– paraitre les cultures traditionnelles au nom d'un paysage mondial uni– formisé par le marché, par ses intérets économiques et sa puissance d'homogénéisation, il y a aussi une autre mondialisation, qui tend vers l'expression de la diversité culturelle, qui anime le dialogue entre dif– férentes cultures. Il est dane important que les savants poursuivent leur travail de recherche et de création, dans l'union fraternelle cles intelligences et cles co::urs, sachant qu'ils sont accompagnés d'une politique de sauve– garde et de promotion du patrimoine historique et culture!, qui repose sur le principe que "la culture n'est pas seulement ce qui donne une identité à l'homme, mais aussi ce qui lui permet d'etre reconnu camme homme par d'autres hommes".

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