de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Fiche d'appendice 249 Le grand salon présente un abondant programme iconographique chargé de rappels religieux et aussi politiques. Espaces et représenta– tions sont divisés en bandes ayant une signification religieuse et hié– rarchique précise, structurés de manière ordonnée et logique du haur vers le bas : à la base de la voute, où court une frise à méandres, sont représentés, dans huit médaillons, les quatre évangélistes et les quatre docteurs de l'Église d'Occident; plus en bas, sur deux bandes, les por– traits cles éveques d'Aoste; encore plus bas, à peine au-dessus cles car– tes géographiques cles localités du diocèse d'Aoste sous la juridiction religieuse, les portraits cles représentants de la Maison de Savoie. Une vision programmatique qui veut distinguer nettement les pouvoirs de l'Église et de l'État et mettre en évidence la domination du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel. Le salon a été refait une première fois à l'époque de Philibert-Albert Bailly, éveque d'Aoste entre 1659 et 1691 : Bailly y avait fait peindre une série de portraits de ses prédécesseurs. Cette série devait consti– tuer une cles traces sur lesquelles s'appuya Cogrossi pour réaliser ses fresques en y puisant son inspiration. La série cles portraits de la Mai– son de Savoie, par contre, fut tirée de la célèbre reuvre de Francesco Morra de Lavriano Augustae Regiaeque Sabaudiae Domus Arbor Genti– litia Regio Celsitudini Victori Amedeo IL Sabaudiae Duci Pedemontij Principi Cypri Regi, etc.. (Turin 1702). Solaro fit probablement pein– dre les souverains de Savoie pour souligner les liens de la Vallée d'Aoste avec la Maison de Savoie. Les cartes détaillées du diocèse, enfin, furent exécutées suivant cles gravures de Tommaso Borgonio de 1663, repri– ses et perfectionnées par Giacomo Stagnon en 1772. Tout le salon présente une décoration style Louis XVI, fruit évi– dent d'une unique mens inspiratrice du projet. Dans les bandes les plus basses, les cartes géographiques couplées s'alternent avec deux fausses niches où sont peints, façon statues de bronze doré, plus grands que nature, deux personnages représentant la Foi, voilée et avec la Croix, et l'Espérance-charité avec l' ancre et dans la main un creur d'où sort une fiamme. Le genre décoratif adopté semble réfléter la culture dif– fusée à la cour de Turin à l'époque et proche cles modèles français du style à la grecque diffusé en France à partir de la moitié du XVIII e siè– cle mais très vite adopté aussi au Piémont. I.:ensemble est à rapprocher cles décors élaborés vers 1780-90 par Giuseppe Maria Bonzanigo pour

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