de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
34 Lionello Sozzi Stuart, en octobre 1782, que le monde des lettrés "che è stato francese nel principio di questo secolo, verso la metà è divenuto affatto inglese". De toute manière, la confrontation avec les résultats obtenus dans tous les domaines par les chercheurs étrangers, français, anglais, allemands, est au centre des programmes de l'Académie des Sciences, clairement formulé par Saluzzo dans son discours: on y trouve de "continui riferi– menti al circuito accademico europeo", toujours sur la base de l'idée, que l'Encyclopédie avait contribué à répandre, de l'utilité publique des lumières: "le plus sur moyen de rendre les hommes meilleurs et plus heureux- dit Saluzzo- est de les éclairer": l'Académie, ajoute-t-il, doit s'imposer comme le "sanctuaire de la vérité", image du sanctuaire qui tend à devenir désormais lai"que et que d'autres reprendront (Constant, Mme de Stael) dans un sens plus individuel, plus personnel, comme synonyme d'un espace intérieur sacré et inviolable. Si l'on se piace dans une perspective de ce genre, ce n'e·st pas sans émotion que l'on parcourt les dossiers des manuscrits et des corres– pondances qui sont déposés aux Archives de l'Académie des Sciences de Turin et qui parfois n'ont pas encore fait l'objet d'un dépouillement systéniatique. Parmi les manuscrits, nous signalons la traduction en langue italienne d'ouvrages français, par exemple la traduction en vers, inédite, de Gli Incas, o la distruzione dell1mpero del Perù de Marmon– tel, texte rendu en italien par Luigi Andreoli en 1804. Il faudrait sur– tout minutieusement dépouiller les manuscrits si nombreux de Gaz– zera, de Vernazza, de Sclopis, parmi lesquels l'on a des chances de repé– rer des témoignages intéressants: c'est l'abbé Gazzera, par exemple, qui transcrit des Petites chansons des trouvères ou un essai de Fauriel, le grand ami de Manzoni, sur la Littérature latine populaire. Mais ce sont surtout les correspondances qui ont attiré mon atten– tion, car on trouve dans les dossiers de l'Académie des lettres des plus grands noms de la culture de l'époque: pour rester dans le domaine français, j' ai pris bonne note des lettres, adressées à Saluzzo, Allioni, Vernazza, Sclopis, Gazzera et d'autres par d'Alembert et Condorcet, Saussure et Lavoisier, Buffon et Bonnet, adressées plus tard aux diffé– rents présidents de l'Académie par Jean-Jacques Ampère, Victor Cou– sin, Hyppolite Taine, Ernest Renan, lettres dans lesquelles les savants en question disent leur reconnaissance pour avoir été accueillis dans un cénacle culture! qu'ils considèrent très prestigieux.
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