de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

38 Lionello Sozzi chateau de Rivalta, Felice Carrone di San Tommaso qui se donna de la peine pour lui faire rencontrer à Milan, l'année suivante, Alessan– dro Manzoni, Costantino Gazzera, à qui il expédiera, dès sa parution, san Livre mystique, livre que, hélas!, Gazzera détruira, avec les lettres que Balzac lui avait envoyées, lors de la mise à l'index des ceuvres du grand romancier. Heureusement, un autre exemplaire du meme ouvrage, avec envoi autographe à Federico Sclopis, est déposé dans les rayons de la Bibliothèque de notre Académie, de mème d'ailleurs qu'on y trouve Le médecin de campagne et Ursule Mirouet: je me souviens de la joie de Franco Simone, mon éminent prédécesseur sur la chaire de littérature française de la Faculté des Lettres de Turin, le jour où il réus– sit à détecter ces précieux témoignages du lien de Balzac avec le milieux culture! turinois, lien qui est d'ailleurs encore plus explicite dans les deux lettres envoyées à Sclopis auxquelles je faisais allusion: l'écrivain remercie Sclopis de l'accueil qu'illui a réservé à Turin, lui annonce l'en– voi des Études philosophiques, lui décrit sa journée de "forçat littéraire": "je me lève à minuit et me couche à 6 heures du soir; à peine ces 18 heures de travail peuvent-elles suffire à mes occupations" 7 • Mais je préfère m' arrèter sur deux exemples qui sont moins connus. Le premier concerne une petite gerbe de missives envoyées au baron Vernazza par les frères Maistre. Les lettres de Xavier sont six mais elles ne me semblent pas d'un grand intéret, il s'agit de missives de conve– nance assez répétitives avec lesquelles Xavier remercie l'Académie, en juillet 1816, d'avoir bien voulu le compter parmi ses membres ou bien annonce-t-il, en mai 1817, l'envoi d'un mémoire sur une nouvelle laque "qui peut etre employée dans la peinture à l'huile". De son frère Joseph nous n'avons, par contre, qu'une seule lettre, mais sans doute plus attrayante. Écrite en italien, datée de Turin, le 5 mars 1818, elle est assez mystérieuse, j'avoue n'avoir pas su jusqu'ici en déchiffrer le 7 Cf. sur la quesrion Franco Simone, Dieci giorni torinesi di Balzac, in Anni di gor– nalismo, Genève, Slarkine, 1987, pp. 33-35. Cf. aussi Henri Prior, Balzac à Turin, "Revue de Paris", 15 janvier 1924, pp. 360-404 et l'édirion de la Correspondance de Balzac publiée par Roger Pierrot, t. III, Paris, Garnier, 1964, pp. 120-148. Cf. égalemenr !es savanres érudes de Raffaele de Cesare, Balzac e Manzoni e altri studi su Balzac e l'Italia, Milano, Vira e Pensiero, 1993, ainsi que ses nombreux arricles sur Balzac au cours de l'année 1836.

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