de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
Relations culturelles franco-piémontaises 39 sens. Voici la teneur de cette étrange missive, absente de l'édition de la Correspondance complète de Joseph: Mi scusi l'illustrissimo Signor Barone Vernazza ma, dopo aver fatto tutti i miei riflessi, mi resta impossibile di sottoscrivere la dottissima sua ed esaurissima relazione. Essendosi in piena Academia eccitato un dubbio sulla mia qualità academica, prima che sia legitimamente tolto, non vedo che, nelle regole di questa puntigliosa dilicatezza della quale dobbiam tutti far professione, si possa andare avanti. Né punto importa la delegazione fatta in mia persona dall'istessa academia, tro– vandosi tal nomina anteriore alla quistione eccitata, dalla quale consi– derazione viene anziché rinforzato il sudetto dubbio. Que s'est-il passé exactement? Joseph de Maistre a été élu à l'Aca– démie, puis cles bruits lui sont sans doure parvenus sur cles opinions défavorables manifestées à son égard au sein de l'Académie, ce qui le fàche, évidemment, et le pousse à ne pas donner son adhésion à je ne sais quelle relazione de Vernazza. Raisons politiques de ce piccolo inciampo, camme Maistre l'appelle lui-mème? Ses opinions réaction– naires suscitaient-elles la méfìance de quelques académiciens de ten– dance libérale? Ou, au contraire, autre hypothèse possible, c'est son anti– conformisme qui suscite la méfìance de milieux turinois conservateurs et ombrageux? En mai 1817, Joseph avait quitté Saint-Petersbourg et s'était rendu à Paris, puis à Turin, où l'accueil de la cour lui avait sem– blé très froid, ce qui l'avait déçu et chagriné. Le 8 septembre il avait écrit, de Turin, à sa fìlle Constance: "Je suis sans passion, sans désir, sans inspiration, sans espérance. Je ne vois d'ailleurs, depuis que je suis ici, aucune éclaircie dans le lointain, aucun signe de faveur quelconque; enfìn, rien de ce qui peut encourager un grand creur à se jeter dans le torrent cles affaires" 8 • La lettre à Vernazza est-elle le reflet de cette amer– tume? Pour l'instant je n'arrive pas à prouver aucune hypothèse, mème si les deux que je viens de formuler sont peur-ètre plausibles. 8 Joseph de Maistre, Guvres complètes, nouvelle édition contenant ses ceuvres posthu– mes et roure sa correspondance inédite, Lyon, Vitte et Perroussel, 1886, t. XIV, p. 101. Cf. sur ce point l'introduction de Alfredo Cattabiani à l'édition italienne de Le serate di Pietroburgo, Milano, Rusconi, 1986, p. XXXVII.
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