de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

76 Pierre-Georges Thiébat requise par l'Académie Prussienne de Berlin et en 1865 il accompa– gnera justement à Aoste Theodor Mommsen recueillant nos inscrip– tions pour san Corpus Inscriptionum Latinarurrr. Camme on le voit il s'agit de contributions et de travaux érudits de tout premier ordre qui cependant, de par leur propre nature, s'avèrent essentiels pour les his– toriens, mais inaccessibles aux gens du commun. I.:activité de notre Académie coopèrera au changement positif de cette situation, mais pour le moment, lors de la fondation de notre Société, le paysan val– d6tain, le véritable homme de la rue de l' époque, est accablé par cles labeurs et cles soucis qui l'anesthésient à l'égard des thèmes culturels et l' opinion vald6taine est d' ailleurs attirée par d'autres sujets. Elle se tourne vers Turin où le Parlement du Royaume de Sardaigne discute le projet de loi portant suppression cles communautés religieuses et où se déroule le procès aux insurgés de l' émeute paysanne du Troisième Régiment cles Socques survenue dans notre Vallée à la fin de 1853. Cléricaux et anticléricaux polémiquent autour du dogme de l'Imma– culée Conception que le pape Pie IX vient de proclamer en 1854 et ils se chamaillent aussi à cause de l'interdiction que Mgr Jourdain vient de fulminer contre les écrits du bouillant chanoine Orsières. La poli– tique internationale est elle aussi lourde d'inquiétudes. I.:avènement du tzar Alexandre II remplaçant sur le tr6ne de Russie son père Nico– las rer mort le 2 mars 1855 est censé infléchir le cours de la guerre de Crimée dans laquelle le Royaume de Sardaigne vient de s'engager. Le tout sur fond d'un Risorgimento dont le processus accéléré par les évé– nements de 1848 précipite vers les guerres de 1859-60, vers la sépara– tion de la Vallée d'Aoste d'avec la Savoie et vers l'unification de la Péninsule parla proclamation du Royaume d'Italie en 1861. Les esprits sont troublés par les morts rapprochées, en janvier et février 1855, de parents du roi Victor-Emmanuel II :la reine mère Marie-Thérèse, la reine Marie-Adéla.ide - dont le nom est gardé par notre Ecole Nor– male d'Aoste -le frère Ferdinand, due de Genes. Les cléricaux y voient le chàtiment divin contre le roi acquiesçant à la politique anticléricale 3 Sur l'ceuvre et la personnalité du prieur Jean-Antoine Gal, voir A. ZANOTIO, Le prieurJean-Antoine Gal dans le centenaire de sa mort (1867-1967), dans BASA, XLIV, Aoste 1968-1969, pp. 13-27.

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