de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

L'Académie Saint-Anse/me au printemps de ses 150 ans 77 du cabinet Cavour-Rattazzi. Absorbée par de tels événements, l'opi– nion valdotaine de l'époque n'est nullement secouée par la création de notre Académie. Cependant les fondateurs de celle-ci ont le sentiment, au dire du chanoine François-Gabriel Frutaz, que dans l'Académie "s'est réfugiée l'éime du pays à une époque où le pays va malheureusement dis– paraitre ". Les académiciens ont le pressentiment cles transformations qui vont s'opérer et leur action, coopérant à l' essor cles études d'his– toire locale dans l'Etat sarde vise, dit encore le chanoine François– Gabriel Frutaz, " à fixer la physionomie de tout un passé qui sombrait dans la transformation générale des ma:urs et des idées " 4 • Les fondateurs de notre Société ont clone parfaitement conscience du fait que l'his– toire est l'une cles racines de l'identité valdotaine. Laction que l'Aca– démie mène pour faire revivre le passé de la Vallée, Pays d'Etat de la Maison de Savoie, acquiert par là inévitablement une valeur politique s'opposant automatiquement au modèle d'Etat et de citoyen proposé par le Royaume d'Italie nouveau-né. Du coup la langue de l'Acadé– mie, le français, expression naturelle cles milieux cultivés de notre Val– lée et version noble de nos patois, monte au premier rang parmi les marques et les facteurs de l'identité valdotaine. l:idée qu'un Etat ne puisse avoir qu'une seule langue parai:t à l'époque tellement logique aux tenants de la centralisation totale qu'elle pointe meme dans La Val– lée d'Aoste du parisien Edouard Aubert, ouvrage paru à Paris en 1860 et que notre Académie accueille solennellement dans la séance du 18 mars 1861. Voici le passage que nos académiciens ont du ignorer pour ne pas gacher la fete : " Malgré tout le charme qu'ily a pour une oreille française à entendre résonner les accents de la patrie dans un pays étran– ger, je ne sais s'il ne[aut pas souhaiter que le piémontais et l'italien vien– nent remplacer notre langue dans la province d'Aoste tout entière " 5 • Aux attaques du député Vegezzi-Ruscalla incitant l'Etat italien à éliminer le français de la Vallée d'Aoste et de quelques vallées piémontaises, ripostera en 1862 le chanoine académicien Edouard Bérard. Dans les écrits académiques le travail qui s'impose parsa rigueur scientifique 4 Cf. BASA, XIX, Aoste 1905, p. 413. 5 E. AUBERT, La Vallée d'Aoste; Paris 1860, p. 7.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=