de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Monseigneur Bailly et l'administration du Duché d'Aoste 145 eélément lexical qui mérite encore d'etre souligné est le rappel cles innovations que Madame Royale a toujours déclaré ne pas vouloir introduire dans le Pays d'Aoste. Le verbe innover et le substantif nou– veautéfìgurent fréquemment dans les interventions de l'éveque à pro– pos du Conseil, dans ses rapports avec la Cour et le gouvernement de Turin, et avec les fonctionnaires dépendant du Conseil cles Commis. 28 Le barnabite se conforme ainsi parfaitement aux habitudes de la classe dirigeante valdòtaine, toujours attentive à ne pas admettre cles précé– dents qui puissent préjudicier les privilèges et les libertés du Duché d'Aoste, et se pose en premier défenseur du Pays. 29 Avant de présenter d'autres épisodes qui illustrent cette position, il convient de compléter l'analyse du Mémoire de 1679, plus spécifi– quement de la partie concernant le problème qui en a suggéré la rédac– tion, à savoir le droit de signer les procès-verbaux. Les multiples disputes avec les vibaillis La querelle sur la signature cles procès-verbaux n'est pas, comme on pourrait le penser, une simple question de préséance, un pinaillage 28 Certe caractéristique est illustrée, à titre d'exemple, par le procès-verbal de la réu– nion des commis du 8 mai 1662, qui mentionne une attaque portée par l'éveque contre le trésorier du Duché, Jean-Boniface Festaz, accusé de concussion lors de la perception des impòts, sur la base des plaintes présentées à Bailly par !es syndics de Valpelline lors de sa dernière visite pastorale. Selon ceux-ci, le Tresorier du Pays seJaict payer et prend d'eu/x en exigeant les deniers des tailles, les interets directes a raison de septpour cent et, moyennant qu'ils luy paient lesdits interets, il ne le presse ny moleste pas aultrementpour le principal, ce qui cause un dommage indirect aux caisses du Pays, qui ne reçoivent pas l'argent prévu pour la taille, et un dommage direct à la population qui continue à payer des inté– rets sans parvenir à régler la dette à l'égard du Duché. Encore, cela constitue, en perspec– tive, une grave infraction aux coutumes du Pays, puisque Bailly prétend scavoir dudit Trésorier si la verité est telle et, avec ce, voir sur les registres du conseil ce qu'aura esté observé du passé, pour raison desdicts interets, tant par luy que les antecedants trésoriers, a ce qu'en cas d'exces ou nouveauté ily soitprohibé. 29 En de nombreuses occasions Bailly résout !es problèmes du Conseil gdìce à ses connaissances auprès de la Cour ou à ses moyens fìnanciers, ce qui lui permet de garder un ròle centrai dans l'activité de l'exécutif valdòtain.

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