de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Momeigneur Bailly et l'administration du Duché d'Aoste 149 devrait ètre modifìée en ce qui concerne les séances extraordinaires, quod est eiusdem iuris. 34 Le Mémoire atteste toute la dialectique de Bailly, qui souligne habi– lement les contradictions entre la procédure soutenue par le vibailli et les normes générales; encore une fois, il révèle san esprit acéré et prompt aux raccourcis railleurs (le vibailli, simplefigure du souverain); il témoigne également d'un langage mèlé de théologie et de politique (le premier commis... est comme lame nature/le et substantielle nefoisant qu'une mesme chose avec le corps)3 5 ainsi que de l'habitude d'insérer des citations latines dans ses argumentations. Mais surtout, ce mémoire démontre clairement que l' évèque - toujours attentif aux droits de l'Église, ou plutòt, de l'épiscopat 36 - a vigoureusement défendu et sou– tenu l'idée d'une indépendance totale du Conseil- et de l'Assemblée des Trois États - de la volonté du due. Le texte confìrme aussi les dés– accords permanents entre l'évèque et le vibailli, qui ont persisté pen– dant quinze ans avant la querelle de 1679. 37 Cette situation est souli– gnée par l'énième note dans le marge du registre des procès-verbaux. A la fin de la transcription du Mémoire par le secrétaire, l'évèque ajoute de sa propre main, probablement quelque temps plus tard: 34 Le texte intégral du Mémoire figure en appendice. 35 Référence très évidente à la première lettre de saint Pau! aux Corinthiens 12, 12ssg. Bailly utilise un procédé analogue durant l'assemblée des Trois États du 28 janvier 1682, où il prononce un discours dans !eque! il paraphrase l'évangile selon saint Matthieu 22, 15-22, et affirme : je donerai à César ce qui est à César età la patrie ce qui est à la patrie (E. BOLLATI, Le congregazioni dei Tre Stati della Valle d'Aosta, vol. III Torino, S.G.S., 1989, p. 488). 36 Ce n'est pas un hasard si la sauvegarde de la dignité de la charge qu'il occupe con– stitue le premier argument avancé par Bailly dans son mémoire. 37 Procès-verbal de la réunion du Conseil des Commis du 30 septembre 1664: Ledit monseigneur l'evesque et le très illustre seigneur vibaillif, appres quelques compliment, excu– ses et declaration foicts entre !es deux, touchant leur diffirent motivé dans la requete presenté par ledit monseigneur l'evesque à l'égard de monsieur le gouverneur, veue et lue dans une des assemblés du dernier conseil général, seroient parfin venus a une réconciliation et concorde entre !es deux avec protestation de ne plus parler dudit différent, mais qu'il restera assoupy camme se tenants satisfaicts reciprocquement et se sontpourtant accolés et embrassés l'un l'au– tre, en tesmoignage de !adite réconciliation non sans grande admiration, joyes et contentement de toute l'assemblée.

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