de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

178 Emanuela Lagnier toure fonction liturgique surtour dans les "deux cceurs" spirituels de la ville d'Aoste, la Cathédrale justement, et la Collégiale Saint-Ours. Adopté depuis plusieurs siècles, le rite valdòtain s'était enrichi, à partir du Xlc siècle, d'un remarquable corpus musical, qui, parallèle– ment au développement eucologique, définit son identité particulière et spécifique par plusieurs apports venant tout d'abord du monde ger– manique, et successivement du milieu français (X1Ie-XIIIe siècles), en contribuant à la création d'une tradition unique, propre à la Vallée d'Aoste, sous le profil du caractère spécifique du rite et du plain-chant. Lélaboration de ces caractères, auxquels certainement s'ajourèrent des traits créatifs autochtones, produit la liturgie ad usum Ecclesiae augus– tensis, autorisée par le Concile de Trente, parvenant à son apogée artis– tique et spirituel aux xv cet XVI c siècles. 2 Si le XVIIc siècle marque le commencement d'une progressive "décadence" de la tradition rituelle valdòtaine en faveur d'un néogal– licanisme s'imposant à partir de 1678, 3 il est néanmoins important de signaler l'essentielle modification du répertoire et de la pratique musi– cale, qui, au XVIc siècle encore, demeurait au sein de l'Eglise valdò– taine tout à fait monodique, camme en témoignent les très nombreux livres de chant, antiphonaires, graduels, processionnaux etc. diffusés dans tout le diocèse d'Aoste. 4 Une chronique se rapportant à la période immédiatement précé– dente à l'épiscopat de M gr Bailly décrit la procession de la Saint-Grat, dévoilant avec beaucoup d'effìcacité le degré de participation et la per– ception du cérémonial solenne! de la part des fidèles. «La Cathédrale était si richement ornée qu'elle était changée en un paradis (... ) la sainte chasse était immédiatement précédée d'une troupe de jeunes gens en armes, puis de la bande des violons, de tambours et des diffé– rents instruments de musique dont les concerts s'unissaient aux caril– lons des cloches, aux chants les plus solennels (... )». 5 2 R. AMIET, Repertorium LiturgicumAugustanum, MLEA I, pp. 13-65. 3 R. AMIET, MLEA I, pp. 43-44. 4 E. LAGNIER, Corpus Musicae Hymnorun Augustanum, MLEA XI, Aosta 1991 . 5 MGR J .-A. Due, HEA, VII, p. 271; Archives du Chapirre de la Collégiale Sainr– Ours (ACSO), 22m.

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