de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

184 Emanuela Lagnier Il est intéressant de remarquer aussi que l' orgue se trouvait à la Cathédrale «entre le sixième et le septième pilier au-dessus de l'are, à gauche en entrant», 18 'est-à-dire que l'emplacement de la tribune de l'orgue se situait exactement où se trouve aujourd'hui l'accès à la cha– pelle du Saint-Rosaire, batie au xrx:e siècle. 19 Par conséquent, du point de vue acoustique, la situation de l'église Cathédrale d'aujourd'hui est bien différente par rapport à celle du xvne siècle, ce qui dépendait aussi de la présence du jubé, la structure séparant le choeur de la nef centrale, qui fut démoli en 1838. Il s'agissait d'une galerie assez vaste, entourée d'une balustrade, à laquelle on accédait par un escalier. Sur le jubé se trouvaient deux autels et les ambons pour le chant de l'évan– gile et de l'épìtre; une porte appelée "porte solennelle", pratiquée au milieu du jubé, donnait accès au chreur. 20 Or, la perception de la fonction liturgique par les fìdèles était, vrai– semblablement, fort éloignée et moins directe, à cause de cette barrière qui cachait partiellement ce qui se passait dans le chreur et estompait en meme temps le son de l'ensemble vocal et instrumental placé devant l'orgue et donc, directement saisi de façon complète par les personnes qui se trouvaient dans le chreur. Voilà clone que l'imagination se super– posait souvent dans l'imaginaire du peuple à la réalité de la perception sonore, poussant et augmentant le sentiment et la sensation de se trou– ver dans un lieu de mystère ... dans un paradis justement! Mais la situa– tion ne devait etre certainement pas paradisiaque lors des constatations quel'éveque Bailly formule sur l'état de la musique sacrée à Aoste. En effet, dans la séance du 23 juin 1673, le Chapitre cathédral délibère de ne plus élire à l'avenir et de ne plus accepter des chanoines qui ne que langue musicale officielle de l'Eglise, ne fut que partielle. La période historique qui marquera tout à fait la fìn de la tradition du Faux-bourdon se situe au XX<siècle entre la deuxième guerre mondiale et la riforme liturgique du Concile Vatican II, avec l'aban– don dans !es célébrations liturgiques du latin en faveur des langues nationales. E. LAGNIER, Il Faux-bourdon in Valle d'Aosta, Università degli Studi di Bologna, Dipartimento di Musi– ca e Spettacolo, Bologna 1989. 18 MGR}.-A. Due, HEA, VII, p. 21 19 E. BRUNOD, La Cattedrale di Aosta, Aosta 1996, p. 53, 62. 20 R. AMIET-L. COLLIARD, L'Ordinaire ... , p. 34.

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