de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
Un fonctionnaire bilingue de l'administration savoyarde 239 excuses publiques du vice-bailli. De son c6té, Victor-Amédée était pret à démontrer qu'il avait juridiction sur les serviteurs laks de l'éveque et qu'il n'était responsable d'aucune embuscade. Surtout, il refusait de demander pardon pour une injustice qu'il n'avait pas commise et qui comporterait son humiliation. Il suffirait de savoir que Monseigneur Bailly, homme d'une hon– neteté prouvée, pouvait compter sur l'appui du marquis de Pianesse, 35 du marquis de Caselle, de la plupart de la communauté vald6taine et, ce qui est plus important, des Souverains aussi, pour imaginer com– ment l'affaire se termina. Cependant, les lettres que le vice-bailli n'a pas manqué d'adresser à son frère età Madame Royale ont de tels accents d'émotion et de sincérité qu'on a du mal à piacer ce dernier parmi les coupables. D'autant plus qu'il semble que notre bon éveque ait mené une vraie propagande diffamatrice contre son antagoniste. Le 8 juillet 1662, Victor-Amédée avoue à son frère que son retour à Aoste, après un bref déplacement, lui a rendu la réputation que « quelqun [sic] qui vous n'ignorés pas » avait travaillé à gater, en répan– dant le bruit qu'à Turin on lui avait enlevé sa charge et qu'il était « entierement perdu dans l'esprit de M.R. età la Court ». Il demande aussi que ce soit un autre, et non pas Monsieur Passier, parent de Bailly, à écrire à Aoste pour le compre de la Duchesse, affìn d'éviter des !et– tres « subreptices » et il se plaint que le prélat montre les lettres de Christine de france à tous les Chanoines et à plusieurs séculiers, en se vantant de l'agrément de Son Altesse Royale. A propos des excuses pré– tendues par l' éveque, sa décision est d' ailleurs péremptoire : L:on m'a dit qu'il [Bailly] pretend que ie luy donne satisfaction en public, ou par devant le Conseil. Vous pouvés, Monsieur, iuger par là s'il y a aparence que je puisse arriverà ce poinct et si s'est [sic] une vois d'accommodement, vous asseurant qu'il ne manqueroit plus que cela pour me mettre en credit. 36 35 Cf. la lettre que ce marquis envoya au vice-bailli le 17 juillet 1662 (originai con– servé à l'intérieur de la lettre que M'de La Tour adresse à son frère et qui date du 22 juil– let . A.S.T., Corte, Lettere di Particolari, T, m. 21, fase. cité). 36 Ibidem, lettre du 8 juillet 1662.
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