de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
Un fonctionnaire bilingue de l'administration savoyarde 241 union ; à quoy pour l' obbliger ie ne manquay de luy rendre mes res– pectz avec un visage qui ne demandoit que de la paix. Mais, bien esloigné de cela, il s'est enflé des civilités que vous luy rendés, et accepta la confession que vous luy avés faitte de la faure que suppo– sés avoir commise, se vante que vous me condanniés à confesser le mesme manquement, et on ne parle dans la ville que de la lettre que vous luy avés escritte, aiant fait voir publique' touttes celles qu'on luy a envoyé de M. R 1 <. Il m'a tellement decrié que si i'estois encor si lasche que de luy donner quelque satisfaction, le peuple, qui ne se paie que d'apparence, me perdroit entierement le respect, et après cela il faudroit que ie m'allasse cacher.... Je . . . vous prie de me faire . .. [la grace] que Mad<De la Tour me puisse venir voir au plustost d'autant que M' l'evesque se moque si ouvertement qu'il m'obblige à des depences. » (ibidem, 11 juillet 1662). De Turin, on fait pression pour que l'arrangement ait lieu et, bien que le vice-bailli soutienne de n' avoir emprisonné l'homme de cham– bre du prélat « que pour soustenir l'autorité de S.A.R. et [que] pour luy procurer le respect qui luy est deu en la personne de ses officiers » (lettre au frère du 22 juillet), Charles-Emmanuel II considère la satis– faction demandée par l'éveque «une chose fort mediocre» et juge les raisons alléguées par Monsieur de La Tour « frivoles » (cf la copie de la lettre que M.R. envoya au marquis de Caselle de Turin le 17 juillet 1662 et qui est conservée à l'intérieur de la lettre que Victor-Amédée expédia au frère le 22 du meme mais). C'est clone pour montrer à ses Maitres le bien-fondé de ses argu– ments que Carron de La Tour commença à répéter jusqu'à l' épuise– ment qu'il avait juridiction sur les la"ics, et clone sur le valet de cham– bre de Bailly également, qu'il était pret à affronter un procès devant le juge ordinaire afìn de rétablir la vérité (« puisque ie ne pretend pas à cause de ma Charge d'estre exempt de chastiment si i'ay manqué » lettre au frère du 30 juillet) 38 et qu'il en avait marre cles vexations de 38 Cf aussi la lettre datée du 22 juillet 1662 ( « En un mot : pour vivre icy avec perte de ma reputation, qu'on face ce qu'on vaudra, i'aime mieus n'y point demeurer... ie ... la [M.R.] supplie qu'elle me permette de recourir aux Superieurs de l'Evesque affìn que ie fasse voir si iay raison ou non »), celle du 2 aout 1662 (<< Quant on me mettroit en
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