de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
244 Giorgia Puttero Lettre de Carron de La Tour adressée au marquis de Saint- Thomas et datée d'Aoste, le 21 aout 1662 Monsieur. Mon homme fust de retour de Turin hier apresdiné qui me remit vostre lettre tres obbligeante du 17. du courant, après neanmoins l' accommode– ment suivy entre Monseg' l'Evesque, et moy par l'entremise de Mons' le comte de Challand qui est venu prendre son possessoire dans le Conseil cles commis. Il a pris l'affaire par un biais que je me suis porté de bonne grace à ce que je n'aurois fait que par obbeissence aux volontés de M.R.; et Monseg', voiant ma bonne disposition, en a usé fon genereu– sement n'aiant vollu permettre aucune declaration. n m'est beaucoup plus avan– tageus que ce soit une personne de cette naissance qui aie reuny les deus que cha– cun tesmoignoit d'avoir du regret qu'ils passassent de mesintelligence, et qui pourra faire fois [ = foy] à la Court, et partout que je n'ay jamais reffusé de venir à un accorci ... Lettre de Monseigneur Bailly adressée à Madame Royale et datée du 22 aout 1662 Madame. Mons' Vibaillif me fìt hier, au Conseil cles Comis, la satisfaction que VA.R. luy avoit ordonné de me donner. ]e la receus d'une maniere obligeante, et civile, puisqu'à peine avoit illeti la pre– miere ligne du papier où les cermes, et les mots qu'il devoit prononcer estoient escrits, que je le dispensei du reste, rom– pis l'escrit, et l'embressei. Cette action, Madame, est une imitation grossiere de celles de VA.R., qui n'a jamais poussé à bout les persones qui l' ont offencée, mais s'est genereusement contentée de les voir en estat de recevoir le chatiment, sans le leur faire souffrir entier. M' le comte de Chalant, qui en flit temoin, pourra ins– truire VA.R. de la chose, quand il sera en Piemont. Et cepandant, Madame, je rends cles graces infìnies à VA.R. de la puissante, et constante protection qu'elle a eu la bonté de me donner en cette importante occasion; et Dieu sçait les tendres, et respectueux ressentiments que j'en ai, et que j'en aurei toute ma vie. Je n'ai pas, Madame, assés d'esprit, ni d'eloquence pour pousser ces justes sentiments, mais je me console de sça– voir que VA.R. a cles lumieres infìnies qui luy font voir, dans le fond de mon ame, cles admirations, et cles reconois– sances de tant de bontés, que je ne puis exprimer parce qu' elles tienent, Madame, comme vostre exprit, de l'in– fini. Je prie Dieu qu'il veuille par sa sainte grace me conserver longtemps une si genereuse, et si royale Maitresse ...
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