de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
Un fonctionnaire bilingue de l'administration savoyarde 245 La paix désormais rétablie, la vie publique reprend son cours ordi– naire. Cependant, un petit quelque chose s'est désormais brisé chez le vice-bailli. C'est en juillet 1662 que Victor-Amédée demanda pour la première fois à quitter le Duché, mais, à cette occasion-là, sa volonté paraissait moins irréductible qu'irritée (« pour vivre icy avec perte de ma reputation- se défoulait-ille 22 juillet - ... i'aime mieus n'y point demeurer»). Ensuite, sa déception et ses problèmes financiers augmen– tèrent et le déplacement devint indispensable. En avril1663, il avoua à son frère: Mons' nre Evesque a volu estre deputé [à Turin] disant que ces delega– tions luy appartiennent. Cela passe; mais à l'exclusion des srs vassaux, et notament du Baron de Fenix, il a gagné et caparré les vois pour M' de La Crete le Pere, !eque! a esté par consequent deputé avec luy et por– teront le Donatif qui aurà esté estably. Le d's' Evesque me promit que si le Baron de Fenix ne luy eusse plus demandé sa voix, il me l'auroit donné, ce qui n'a pas fait. Apres ce il m'a envoié dire que i'allasse tenir le Conseil chez luy qu'il estoit enrumé. Je luy ay pourtant respondù que i'estois content qu'on s'assambleat dans son logis, mais que pour ne pas alterer le decret de S.A.R. i'y laisserois aller le lieuten[en]t et luy, pour ne pas porter de la suite, il ne volut iamais venir au Conseil quand M'le marquis de Broz le volut faire tenir dans mon logis où par lors il demeuroit a cause qu'il disoit que s'estoit chez moy. Comme ie vois qu'icy tout và par faction et que !es choses ne se font par l'esquité, s'est aussy un des motifs qui me fait souhaitter de sortir d'icy. Vous me fìt– tes la grace de me dire que si M.R. estoit en disposition de faire quel– que chose pour moy, vous aviés des expedientz pour m'emploier hors d'icy. Je vous supplie de ne pas perdre cette bonne volonté qu'avés pour un frere parceque ie suis resollù de ne plus vouloir demeurer en ce Pays, et de n'avoir aucunne conteste avec ce Prelat, ne !es pouvant esviter autrement dautant qu'il se mesle aussy du temporel, ma charge m'ob– blige a des choses que quelquefois on ne peut complaire ceux que ie voudrois. 43 43 Lettre adressée au marquis de Saim-Thomas et datée du mois d'avril. Ibidem. Cf. aussi !es lettres expédiées le 19 juin 1664 et le 27 aout 1665 (au frère), celles datane du 29 ocrobre 1665 (au Due), du 17 juillet 1666 (au Due), du 6 novembre 1666 (au mar– quis de Saim-Thomas) et celle envoyée le 21 avril1670.
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