de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

254 Laura Ghiosso Le système de relations auquel Bailly doit s'intégrer dès son pre– mier séjour à Paris réserve une piace dominante à la femme. L entou– rage du prédicateur et encore plus celui du confesseur, est un entou– rage féminin. Dans quelle mesure la correspondance du prélat rend– elle compte de ce déséquilibre ? Si l'on s'en tient à la récurrence cles personnages cités dans les !et– tres, les hommes l'emportent largement. Néanmoins, rien que la sim– ple lecture de quelques missives nous ramène à de plus justes considé– rations par rapport à cette disproportion. Lamitié d'une femme est aussi précieuse que celle d'un homme. Sans oublier le ròle cles protectrices d'Albert Bailly (nous reviendrons sur ce sujet), il n'est pas malaisé de repérer tout au long de la corres– pondance cles témoignages appuyant cette considération. Un exemple : désabusé parla réticence de Christine de France à lui accorder un bre– vet de prédicateur, en octobre 1648 notre Barnabite écrit : «Patience, tout vient à temps à qui peut attendre. Je l'ay souvent dict. Monsieur le comte de Brienne, mon bon amy, et quand il ne le seroit pas, Madame sa femme, une des plus illustres beates de Paris, et qui honore mes sermons de sa tres devote persone obtiendra un jour de luy la signature que V.A. me refuse>>. [Lettre 75, écrite de Paris, le 2 octobre 1648] 1 Si l' appui du comte peut ne pas etre efficace, la parfaite dévotion de la femme est sans doute une garantie suffìsante en matière de bien– veillance. Des lettres de femmes L'Archivio di Stato di Torino conserve, parmi les lettres d'Albert Bailly, quelques exemplaires cles réponses qu'il reçut de ses correspon- 1 C( La correspond:tnce d'Albert Bailly, vol. L années 1643-1648, publiée sous la direc– tion de Gianni Mombello. lmroduction, transcription, commemaire philologique et his– rorique par LUCA GIACHINO, Aoste, Académie Sainr-Anselme, 1999 ("Ecrits d'hisroire, de littérarure et d'art"), p. 279.

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