de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

ANTONELLA AMATUZZI « UN EVESQUE QUI S'AMUSE À FAIRE LA COURAUX MUSES » : MONSEIGNEUR BAILLY PORTRAITISTE La personnalité d'Albert Bailly, riche et variée, ne cesse de nous surprendre. On le sait brillant orateur, prédicateur réputé, épistolier raffiné et foi– sonnant, poète 'impénitent', 1 diplomate rusé. Je vous propose de décou– vrir, à l'accasion de ce colloque, ses talents de portraitiste et d'apprécier ainsi san éclectisme artistique, sa volonté de se mesurer avec cles moyens expressifs divers et sans doute pas immédiatement familiers pour lui. Si on précise en effet la signifìcation que le mot «portrait» avait au XVIIe siècle, il apparaìt évident que ce terme, forgé en ancien français à partir du préfìxe à valeur intensive 'pour' et du verbe 'traire' (tracer, dessiner), 2 appartient au sens propre au domaine cles arts plastiques et indique l'« image, [la] ressemblance d'une personne par le moyen du pinceau, du burin ou du crayon ». 3 Il commence peu à peu à acquérir 1 C'est Gianni Mombello qui l'a qualifìé ainsi dans son érude La jeunesse d'Antoine– Philibert (Albert) Bai!ly d'après des documents inédits, in Albert Bailly éveque d'Aoste, trois siècles après, 1691-1991 (Actes du colloque imernational d'Aoste, 11-12 octobre 1991, in "Bulletin de l'Académie Saint-Anselme", Nouvelle Série, IV, Aoste, Imprimerie Val– doraine, 1993, p. 40. Cette communication veut rendre hommage à sa mémoire. 2 Franzosisches Etymologisches Worterbuch, t. 13, l '" parrie, p. 181 s. v. trahere. 3 Le dictionnaire de l'Académie Françoise dedié au Roy, Paris, Coignard, 1694, 2 vol., t. II, p. 586 s.v. traire.

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