de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
268 Antonella Amatuzzi Néanmoins, le portrait ayant souvent pour but de célébrer et van– ter les mérites de la personne décrite, il reste essentiellement un texte laudatif, parfois flatteur, qui repose sur les topoi et les arguments pro– pres de l' éloge puisque l'tyKcOf..UOV (l'éloge) l' emporte volontiers sur l'étKcOV (la représentation). Monseigneur Bailly, homme aux mille ressources, est un portrai– tiste à part entière car il manie aussi bien la piume que le crayon à cles– sin. Non seulement san recueil de vers Le poète melé 14 contient une grande quantité de portraits, de typologie variée, mais il parsème sa correspondance de portraits littéraires élogieux et il envoie à la cour de Turin cles portraits qu'il a dessinés lui-meme et que nous avons retrou– vés parmi ses lettres conservées à l'Archivio di Stato de Turin (AST). 15 Bailly fut charmé par la poésie dès sa jeunesse. Gianni Mombello, dans son artide La jeunesse d'Antoine-Philibert (Albert) Bailly, 16 a reproduit les passages cles lettres où notre barnabite, désormais ins– tallé à Paris, en s'adressant à la duchesse de Savoie Marie-Christine,t? greco-romain, t . l : Hiscoire et technique, t. 2: Les valeurs, Par]s, Institut d'Écudes Augus– tiniennes, 1993; Le discours d'éloge entre antiquité et Moyen Age, textes réunis par Lione! Mary et Miche! Sot, Paris, Picard, 200 l. Pour une réflexion approfondie sur l'empreinre que l'art anrique du discours a laissé sur l'éducation, la théorie, la religion, la philoso– phie, la société et la science cf. MARe FUMAROLI, L'àge de l'éloquence. Rhétorique et ''res literaria" de la Renaissance au seui! de l'époque classique, Genève, Droz, 1980 et Histoire de la rhétorique dans l'Europe moderne 1450-1950, publiée sous la direction de MARe FUMAROLI, Paris, PUF, 1999. 14 Paru en 1669 à Annecy chez l'imprimeur Jacques Le Cler. Un des rares exemplai- res se trouve à la Bibliothèque publique et Universitaire de Genève sous la cote HF 2771. 15 A.S.T., Corte, Lettere Vt?scovi, liasse 20, fase. 7. 16 Art. cit., pp. 25-65. 17 Marie-Christine de France (1606-1663) était la fìlle du roi de France Henri IV et de Marie de Médicis. Après un projet de mariage avec le prince de Galles, futur Char– les Ier, elle épousa en 1619 Viccor-Amédée Ier, due de Savoie. À la more de son mari, elle assuma la régence du duché au nom de son fìls a1né François-Hyacinrhe puis, depuis 1638, année de la more du petit due, au nom de son second fìls Charles-Emmanuel. Meme si le 20 juin 1648, avec la déclaration de la majorité de Charles-Emmanuel, la régence prit fin offìciellemenr, Christine continua à exercer le pouvoir jusqu'à sa more. Cf. GAUDENZIO CLARETTA, Storia della reggenza di Cristina di Francia, duchessa di Savoia, con annotazioni e documenti inediti, Torino, Civelli, 1868-1869, 3 vol.; GIULIA DATTA DE ALBERTIS, Cristina di Francia, Madama Reale, Torino, Società Subalpina,
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