de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

"Un evesque qui s'amuse à foire la cour aux Muses " 273 Bien que Bailly cherche à respecter l'articulation canonique des portraits, c'est à dire l'ordre tripartite comportant corps, esprit et àme, remontant à la formule augustinienne selon laquelle l'homme est com– posé de trois parties, l'esprit, l'àme et le corps, 26 il s'embrouille. Il passe rapidement sur la description physique de Marie-Jeanne– Baptiste et dès le premier huitain il s'arrète sur son àme. Le détail des yeux, introduit au troisième vers, offre l'occasion de fìler une longue métaphore jouant sur le rapprochement avec le feu, utilisant abondamment le champ lexical qui s'y rattache (fiamme, ardeur, purifìe, brille, chaleur). Le dernier huitain, centré sur l'esprit de la duchesse, contient un jugement politique et se termine par une considération morale de portée universelle. La dernière partie du Poète melé, les 'Vers Burlesques', contient des portraits d'un tout autre registre. C'est l'humeur du portraitiste qui règle le ton. Des fìgures de style telles que les hyperboles (vers 17-18) et les interrogations rhétoriques (vers 24-26) sont utilisées pour créer un tableau caricatura! qui exagère les défauts sans redouter la trivialité, comme dans le cas du portrait intitulé: «Sur la vanité d'une dame On dit dans la matematique Que la grandeur, mais sans replique, Se forme de la profondeur, De la largeur, de la longueur Et de la hauteur d'une chose. Sur cela dire je vous ose, Philis, que vous avez sujet (Car vous estes un grand objet En méprisant toutes les autres, Sur tout qui ne sont pas des votres) 26 « Er quoniam rria sunr quibus homo constar, spirirus, anima et corpus », SAINT AUGUSTIN, CEuvres, Paris, Desclée et Brower ("Bibliorhèque Augusrinienne"), r. IX, 1947, Exposés généraux de la foi, D efide et simbolo, X, 23, p. 66.