de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

280 Antonella Amatuzzi Bailly, qui depuis longtemps avait encouragé cette union, 43 « Les orareurs er !es poeres de ce pays onr fair aussi une assemblée generale pour faire à leur rour un presenr à V.A.R. sur le sujer de ses nopces er, aprés plusieurs opinions ouver– res er expliquées par ces sçavants avec leur eloquence ordinaire, il a esté conclu qu'on feroit, en prose et en vers, le porrrait de celle que Dieu vous a desrinée pour epouse. Er comme je suis erigé en prince de certe florissanre academie, on m'a chargé de faire ce rableau, et de l'envoier à V.A.R.. Mais, Monseigneur, mon esprit estanr trop courr er rrop foible pour enrreprendre un si grand ouvrage, j'ai prié un de mes amis, qui est en repurarion d'escrire assés bien quand il reussir, de se charger de ce soin er de descrire une beauré parfaire en generai, sans s'artacher à aucune en parriculier, de creinre de passer pour remeraire et de vouloir, conrre l'oracle de l'Ecrirure, penetrer dans le secret du roy. Monseigneur, cer homme me repandir d'abard qu'il n'en canaissoir qu'une qui eur des qualirés dignes de s'attirer la grace et le ban-heur de vaus avair paur epaux er que, paur ne pas faillir à depein– dre au nature! certe persone bienheureuse que vous deviés epauser, il ne pauvoir rirer que celle là. Er d'abord rour inspiré, er rempli d'enrousiasme, il s'escria: 'La jeunesse, l'eclar, la grace, la sanré, La raille, la verru, l'esprit, la banne mine, Sanr !es vrais arnemenrs qui parenr la beauré Que le ciel paur epouse à ma n prince desrine. On la canait assés. San nam n'est painr secrer, Parce qu'elle est unique, et la seule bien faire; Et comme ce grand prince esr un prince parfair, Il ne peur epauser qu'une femme parfaire'. Il alloit, Manseigneur, canrinuer, car il esr forr fecond er de peur qu'il ne me nommar certe future sauveraine que je ne dois painr canaisrre, je luy impasei silence er le priei de faire le parrrair de la plus parfaite princesse du mande sans declarer san nam, puisqu'il esroiy d'accard luy mesme que V.A.R. ne pauvoir se marier qu'à elle, er qu'ainsi il la nomerair sans la nomer. Il y consenrir er me promir de se defaire de ses canaissances et de rirer certe miraculeuse princesse qu'il conoit depuis langremps, c'est à dire depuis rrois lusrres er demi qu'elle vinr au mande, camme si elle luy esroit inconue >>. 43 Bailly avair propasé la jeune Mademoiselle de Nemours à l'artenrion de la cour rurinaise à plusieurs reprises. Dans une lertre de 9 juillet 1655, déjà, il en brossa un por– rrair bien artrayanr: « Madame de Nemaurs me fìt vair, ces jaurs passés, Mademaiselle sa fille aisnée. En verité, Madame, elle esr rres belle, de la plus riche raille du monde, er forr crtie. Il n'est painr de blancheur qui aproche de la siene, elle a beaucaup d'enbon– poinr, er de magesré. J'ay sçeu au vray san age, car V.A.R. me cammanda expressemenr l'année passée, que je fisse diligence paur l'aprendre, er que je le luy ecrivisse. Elle naquir dane l'anzieme avril, jaur de sainr Lean, de l'année 1644. Elle esr nubile, er quelque dif– ficile que soir Monseigneur, à s'engager, en verité il ne paurroir s'empescher de l'aimer, s'il la voiair. Au reste, c'est une dauceur, er une banré infinie >.La correspondance d'Al– bert Bailo/, vol. V, Années 1654-1655, Inrroducrion, rranscriprion, commenraire philolo– gique et hisrorique par P. C!FARELLI , cir., 2003, p. 249.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=