de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

STEFANIA VIGNALI LES PANÉGYRIQUES FUNÈBRES DE MGRALBERT BAILLY Fille de la rhétorique classique, l' éloquence sacrée fut l'un cles gen– res les plus exploités au cours de la deuxième moitié du XVIIc siècle, lorsqu'elle atteint son apogée avec la reforme de la chaire. 1 En 1757, le père Albert, dans la tentative de tirer un premier bilan de la prédication classique, affìrmait: «Si le ministre de la parole [...] suit les règles du discours oratoire en traitant cles mystères de la reli– gion et cles vertus morales, c'est un Sermon. Lorsqu'illoue les saints, ces héros du Christianisme, ces amis de Dieu dont le mérite est cou– ronné dans le Ciel d'une gioire immortelle, c'est un Panégyrique. Quant il relève les vertus de ces grands du monde, sur qui la mort vient d'exer– cer son cruel empire, c'est une Oraison fonèbre>>. 2 D'après ces défìnitions Jacques Truchet proposa, en 1955, un clas– sement du genre qui quoi qu'incomplet, nous le présente divisé en trois catégories: la prédication panégyrique, qui a un caractère plus oratoire et moins directement didactique; le sermon, qui occupe un domaine 1 Pour un cadre plus général de l'éloquence d'apparat voir: P. ZOBERMAN, Les céré– monies de la parole: l'éloquence d'apparat en France dans le dernier quart du XVII' siècle, Paris, Champion, 1998. 2 P. ALBERT, Nouvelles observations sur !es différentes méthodes de precher, Lyon, chez Pierre Bruyset Ponrhus, MDCCLVII, avec approbation et privilège du Roi, pp. 62-63.