de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
300 Stefania Vignali et du portrait, 23 en second lieu, il était assez fréquent à l'époque que des panégyriques soient prononcés en l'honneur des saints, dont la vie pouvait servir de modèle, selon l' exemple de l'hagiographie médié– vale,24 enfin si le panégyrique a la fonction de déplorer la pene d'un personnage particulièrement important et en meme temps de le glo– rifier, alors il peut erre considéré plus proche d'une oraison funèbre. 25 Les trois panégyriques funèbres écrits et prononcés par Bailly sem– blent se rattacher à ce dernier genre. Les limites entre oraison funèbre et panégyrique, qui appartien– nent tous les deux au genre démonstratif, 26 sont d'ailleurs très mobi– les et difficiles à cerner, ce qui rend particulièrement malaisé l'effort de définir les traits propres à chacun des deuxY 23 Sur la mode du porrrait littéraire voir R. DucHe.NE, Lettre etportrait au XVII' siè– cle, dans Le portrait littéraire, sous la direction de K. KUPISZ, G.-A P!OROUSE, J.-Y DEBREUILLE, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1988, pp. 121-129; J. PLANTIIO, La mode du portrait littéraire en France (I 641-1681), Paris, Champion, 1994; J.-Ph. MIRAUX, Le Portrait littéraire, Paris, Hachette, 2003. À propos de l'activité de porrraitiste de Mgr Bailly voir la comribution de Mme Antonella Amatuzzi (infra, pp. 265-293). 24 Par exemple les panégyriques que Bailly écrivit pour saint François de Sales et sainte Jeanne de Chamal. 25 Alors, la distinction enrre éloge et oraison semblerait trouver ses limites dans le caractère laYque du premier, conrre l'aspect plus religieux du second. Cf. S. VOLKER, Entre oraison funèbre et l'éloge historique: l'hommage aux morts de l'Académie française, dans Modern language notes, TheJohn Hopkins University Press, 2001, 116, 4, pp. 666-688, en particulier la page 671. 26 La rhétorique distingue trois genres d'harangues: «on attribue l'advenir au genre délibératif, le passé au judiciaire et le présent au démonstratif. I.:advenir au délibératif, parce que la délibération est un acte de l'entendement, par lequel on recherche les moyens de parvenir à ce qu'on se propose. Le passé au judiciaire, parce qu'on n'accuse et on ne deffend que ce qu'on prétend qui a esté, ou qui n'a pas esté. Mais outre qu'on ne donne poim de raison du temps present qu'on donne au démonstratif, je tiens que ce genre ren– ferme les trois temps, et qu'il ne regarde pas plus les uns que les autres>>. Le genre démons– rratif en parriculier comprend les panégyriques de toute espèce, les harangues de félici– tations, de remerciement, d'inauguration. R. BARY, La rhétoriquefrançaise où l'on trouve de nouveaux exemples sur !es passions et sur !es figures, Paris, chez Pierre Le Petit, 1659; J .– Fr. LA HARPE, Lycée ou Cours de Littérature Ancienne et Moderne, Paris, Didier Librairie– Éditeur, 1834, 2 vols. , t. I, pp. 748-750. 27 Nous devons la première théorisation du genre à l'abbé Du Jarry, qui soulignait l'ambigu"ité enrre panégyrique et oraison funèbre par ces mots: <<Ce qui fait la perfection des ouvrages d'esprit est un cerrain caractère de beauté qui leur convient, un discours de
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