de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

314 Stefania Vignali Bailly s'appuie donc sur les mots et les personnages bibliques aussi bien parce que les règles du genre l'imposent, et pour se décharger et ne pas encourir en des critiques ou des médisances envers lui et ses parolesY eusage des figures de style ne se limite pas seulement à l'utilisation de la comparaison. En effet, nous pouvons constater le large emploi que Bailly fait de la métaphore et l'exemple le plus significatif est l'iden– tification des deux Princesses aux astres du ciel: «Mais helas! cet astre favorable, s'est caché, au mesme temps qu'il a paru, et les unissant ensemble ces deux astres, que nous venons de perdre Chrestiene de France, et Françoise de Bourbon, nous pou– vons dire qu'effectivement c'étoient deux Astres, puisque. comme deux Astres, ils se sont eloignés, avec la mesme vitesse, qu'ils s'es– toient approchés, et nous ont par cet eloignement funeste plongés dans un abisme d'ennuis, et de tourments» affirme l'éveque dans l'exorde du panégyrique de Françoise d'Orléans. Comme on a déjà pu le constater, pour capturer son public et pour donner voix à sa douleur, l'orateur doit créer un effet de pathétique, dans le cadre du discours sublime qui appartient à l'oraison funèbre. 53 Par la suite l'auteur montre encore une fois de répondre aux canons de la prédication rhétorique, dans la création du pathétique. Tout d'abord il utilise très souvent le procédé lexical qui implique la répétition dans le texte de certains termes comme "merveilleuse Princesse" ou "sainte et parfaite Princesse", répétés tels quels lorsqu'il désigne Françoise d'Orléans. Dans l' ordre de la répétition l' orateur insiste sur le vocabulaire de l' affliction, ainsi on constate la présence 52 Nous rappelons brièvemenr qu'au panégyrique de Christine de France suit un écrit de Bailly où il semble se défendre des accusations de flatterie qu'il avait reçu. Par ailleurs ce panégyrique fut publié à Lyon et non pas, comme les autres à Turin. Souvenr on choisissait de publier des oeuvres à Lyon et à Basilée pour éviter route sorte de pro– blèmes avec l'Inquisition de Rome. Cf. Il libro religioso, par les soins de U. Rozzo, R. GORIAN, Milano, Edizioni Sylvestre Bonnard, 2002, p. 16. 53 Sur ce sujet nous renvoyons à S. HACHE, La langue du ciel. Le sublime en France au XVIl' siècle, Paris, Champion, 2000.

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