de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Les panégyriques funèbres de M gr Albert Bailly 315 de .mots camme "funeste", "cruel", "amertume", "souffrance", "suppli– ces", omniprésents dans les textes. En outre le pathétique est provoqué par l'évocation de la ou des personnes auxquelles l'aureur s'adresse. Dans le cas du panégyrique de Christine de France, Bailly s'adresse directement à sa souveraine en particulier lorsqu'il dit: «GRANDE CHRISTINE je puis dire la mesme chose de vous. Vous avez beaucoup aymé vostre Dieu, parce que vous ne le contempliez jamais sur sa croix, vous ne vous prosterniez jamais à ses pieds pour le recevoir à l'aurei sans fondre en larmes», arrivant jusqu'à instaurer un dialogue avec elle puisqu'illa fait parler, à l'aide du style direct: <<Quoy! - s'écria-t-elle versant un deluge de larmes- il faut donc que cette nature fragile, et malheureuse contraete toujours quelque legere impureté, et qu'on ne puisse pas vivre sans vous offenser, 6 mon Dieu!>>. Un troisième procédé comprend l'usage des interjections telles que "Hélas!", "Oui", "Non!" qui reviennent maintes fois dans les trois tex– tes, Oli encore l'emploi de la forme interrogative, meme si la plupart du temps il s'agir de questions rhétoriques, par exemple le panégyri– que dédié à Françoise-Madeleine d'Orléans est parsemé de ce type de questions. En voilà quelques-unes: <<Mais n'est ce pas porter trop loin l'excés, et l' amertume de nostre peine? Faur-il que mes transports soient plus grands que ma raison, et que cette lumiere de mon ame, ne soit pas assés vive, ni assés vigou– reuse pour dissiper ces noires, et tristes pensées, qui sont si peu dignes de moy, et qui s'elevant jusques à elle, essaient de l'obscurcir, et de me priver de son secours, et de son usage?>>, <<Et qui est ce qui mene les Roys, et tous les hommes avec eux, à Dieu, qui est leur derniere fin, sinon la /(f'5v) Charité? n'est pas elle qui les unit immediate– ment à luy?>>. Bref, Mgr Bailly nous étale dans cette virtuosité d'éloquence tout san savorr. Bon connaisseur des règles du jeu, les panégyriques de 1664 et