de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

334 Gianni Mombello Après quoi je n'ai plus rien à dire, sinon à remercier M.R. de la bonté qu' elle a eu d'établir une Academie qui doit etre camme un tre– sor public où toutes les richesses de l'Eloquence vont s'assembler pour etre abondamment répandues sur tous les ordres de ses Etats, & rem– plir tous leurs besoins. LEglise vous remercie, Madame, de l' erection de cetre Academie qui doit lui fournir d'excellents Predicateurs; car c'est dans cette illustre Ecole qu'ils aprendront l'Eloquence de la Chaire, c'est à dire à parler Apostoliquement. La Noblesse vous rend de tres– humbles actions de grace de lui avoir donné le moien de se former l'es– prit dans vòtre Academie, & de s'y instruire de l'Eloquence po- ll liti– que, de la militaire, & de celle du commerce du grand monde, pour s'en servir quand illeur faudra parler dans vos Conseils, dans vos Armées, & dans les belles Compagnies où leur condition les engage. Enfìn la Justice remercie VA. R. qui ouvrant cette Academie, a ouvert aux Avocats un chemin sur pour entrer dans vos Parlements, & pour y étaler l'Eloquence du Barreau. Mais voici le plus important endroit de mon discours, & qui en fera la dature. Tous les ordres que vous venez de voir separés, se rei.i– nissent pour faire cles acclamations à vòtre bonté qui Lui a inspiré de fonder cette Academie, particulierement pour achever de perfection– ner l'incomparable esprit de S.A.R. capable cles plus hautes connois– sances, camme vous lui avez donné le corps du monde le plus beau, & et le plus propre aux exercices militaires. C'est que vous voulez nous donner un grand Prince par cetre belle éducation qu'il reçoit de vos soins, vous sçavez bien que ceux qui son t nés Princes n' ont en cela qu'un fort petit avantage au dessus cles autres, s'ils n' ont travaillé avec succés à se faire de grands hommes, & ils ne se font grands bien cer– tainement que par les ornemens de l'esprit, dont l'Eloquence est incon– testablement le premier, & le plus noble. C'est ce qu'Aristote repre– sentoit à Alexandre le Grand son disciple. Tous vos grands exploits, Sei– gneur, lui disoit-il, contribuerontfort peu à votre gioire, si vous ne les soù– tenez par votre Eloquence, & par l'exemple de votre vie. Et sçachez qu'ils conserveront mieux vos Conquetes que votre Epée. Ce sont là les sujets que nous avons tous de rendre de tres-humbles graces à VA.R.; nous en avons bien d'autres encore de vous remercier de vos bienfaits, mais pour ne pas vous importuner par un long détail, je renfermerai les obli– gations que nous vous avons, dans un court Eloge qu'un Philosophe

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