de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

Le discours prononcépar M gr Albert Bailly 347 << ... Non saranno admesse alcune supplicationi, libelli o sia dimande, cedule o altre scritture, nelle quali si deduca alcuna cosa in giudicio, se elle non sono scritte in bona lingua volgare, cioè Italiana, ne' nos– tri stati d'Italia, & Francese, in quelli di là de' monti>>. 61 Enfin, un autre édit, daté de Rivoli en septembre de la meme année, étendait le français à la Vallée d'Aoste parce que c'était la lan– gue la plus répandue dans cene province. 62 Par ces édits Emmanuel-Philibert ne faisait que constater une réa– lité qui existait depuis un bon moment et que cene caractéristique constituait l'originalité linguistique de ses États. Il va de soi que parler de «désunion», dans ce contexte politique et social, équivalait à faire gaffe, mais Mgr Bailly s'est ranrapé habile– ment, non seulement en oubliant ses lunenes, mais surtout en estom– pant la «critiquerie». Je ne saurais conclure cene communication sans ajouter un détail qui ne figure pas dans ce discours mais qui est bien présent dans la correspondance de notre éveque. Mgr Bailly, fort sensible à tous les aspects de la langue, était parfaitement conscient du fait que son fran– çais avait vieilli. Dans une lettre envoyée à Madame Royale le 14 juin 1677, dès qu'il reçut l'invitation à faire l'ouverture de son Académie, il lui représentait sa gene de parler devant elle et à cles personnes qui parlaient <<un lan– gage nouveaw>, lui qui était «presque de l'autre siècle». 63 Marie-Jeanne– Baptiste, née le 11 avril 1644, avait trente-neuf ans de moins que lui. 61 Ibid., p.75. 62 Jbid., pp. 74-75 et n. 15. 63 AST, Sezione corte, Lettere Vescovi, liasse 21 , fase, l, pièce 25 datée «d'Aoste, ce 14. de juin 1677>>: «[. . .]Mais, Madame, sçavez vous bien que j'ai soixante et douze ans, qu'ainsi je suis presque de l'autre siede et un parleur de ce remps là. Comment clone oseai-je paroistre et haranguer devant V.A.R. qui excelle sur rous les plus eloquenrs du monde et qui parlenr un langage nouveau, pur et, si je le puis dire ainsi, aussi jeune et florissant que vous? En verité, Madame, V.A.R. fait bien une haute epreuve de mon obeis– sance, et vous la rendre c'en sera assurement plus un effort, qu'un effet. Il faut"pourrant me soumerrre, Madame, car rour le monde dir que vous etes la plus ferme princesse qui fut jamais et qui voulés érre obeie sans replique [.. . ]».

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