de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
350 Andrée Mansau l:édition cles reuvres de M. l'abbé de Saint-Réal, qu'on vient de publier à Paris, n'est pas aussi ample que celle qui a paru en Hollande en 1725 .... Au lieu de ces compositions étrangères, qui cependant sont estimables, un éditeur éclairé aurait fait imprimer Le Panégyrique de la Régence de Madame Roiale Marie jeanne Baptiste de Savoi"e (sic) qui parut à Turin en 1680 et qui est plein de pensées nobles et sublimes. Nous citerons le texte cles pages 207 à 237, Tome VI de la grande édi– tion complète CEuvres de M l'abbé de Saint-Réal, nouvelle édition, à Paris, chez les Libraires associés, MDCC LVII, qui contient les traités de littérature et de critique. La louange s'accompagne de conseils politiques et la correspon– dance manuscrite conservée à Turin atteste, à còté de De la valeur dédié en 1689 à l'électeur de Bavière ou cles fictions célèbres que sont le Don Carlos, l'Histoire de la Conjuration des Espagnols contre la république de Venise, Césarion ou Mémoires de Madame la duchesse Mazarin, que la formation ecclésiastique de Saint-Réallui permit, comme à Monsei– gneur Bailly, d'etre écrivain, publiciste, hagiographe et moraliste. «Quel modo che àpanegiristi ed à funebri oratori amplia facoltà concedesi di moralizzare, cosi ne'semplici elogii». Les destinataires du texte sont les membres de l'Académie de Turin devant lesquels Saint-Réal prononce le texte le 13 mai 1680, veille de la majorité de Son Altesse Royale, Victor-Amédée II qui, né à Turin le 14 mai 1665, règne officiellement sous la tutelle de sa mère depuis la mort de Charles-Emmanuel II à Turin, le 12 juin 1675. Il s'agit du premier discours prononcé par l'auteur devant l'Académie dont il reçoit les lettres patentes. Aujourd'hui, le style du discours de réception a changé et meme si dans certaines Académies le chef de l'Etat est le pro– tecteur de l'lnstitution, ce n'est point son Eloge que prononce le réci– piendaire pour justifier de son admission; Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie Nemours et sa politique sont clone au centre de ce discours et s'il s'agit de remercier l'Assemblée il faut plus encore remercier ''l'au– guste fondatrice". Dès le premier juin 1679, de Moutier en Tarentaise, Saint-Réal évoque un travail commencé à l'intention de la Régente: «Ainsi, Madame, Votre Altesse Royale me fera justice de croire que je reprendrai le travail que j'avais presque oublié avec beaucoup plus d'ar– deur d'y réussir que je l'avois commencé puisque ce sera par ses ordres et qu' on ne peut erre avec plus de respect et de zèle que je le suis,
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=