de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

César Vichard de Saint-Réal 353 ver aucun changement essentiel dans le gouvernement, cependant, Madame ne pouvait plus avoir d'autre autorité que celle que le due son fils voudrait bien lui donner». Ce texte évoque aussi la réponse de Madame Royale à ce discours: «Madame parla d'un manière vive, forte et touchante. Elle rendit gràce à Dieu d'avoir conservé les Etats de SAR en paix dans les temps s1 orageux». Gianni Mombello nous avait fait parvenir un opuscule de 4 feuil– lets, recto-verso, daté de 1680, qui est une autre Relation de ce qui s'est passé à la majorité de SAR le 12 mai 1680, racontant le bal et la somp– tueuse collation qui terminent la fete après la cavalcade au Valentin, les vetements aux broderies d'or et d'argent changées pour des brode– ries de perles et de diamants pour assister à la messe, et surtout la récep– tion de l'Académie; nous citons car ce cérémonial est révélateur de l'im– portance du cérémonial: «LAcadémie eut l'honneur aussi bien que les magistrats d' estre introduite par le maltre des cérémonies et de témoigner sa reconnais– sance et son zèle parla bouche de Mr le marquis d'Entrailles, son direc– teur qui s'en acquitta dignement». Citons aussi la Relazione delle circostanze che accompagnarono l'atto che si fece allorché il Duca Vittorio Amedeo giunto alla sua maggiorità prese il Governo de suoi stati, e terminò la regenza di Madama Rea/le: «Le lundi 13 de ce moy l'Académie s'assembla extraordinairement pour recevoir Mr l'abbé de St.-Réal, dont la réputation est connue dans le monde par la beauté de ses ouvrages; il joignit au remerciement qu'il fit selon la coustume un Panégyrique de M.R. qui enleva tous les coeurs; cette grande Princesse y assista incognito, et quoique sa modes– tie la fit rougir de ses propres louanges, sa justice l'obligea à en don– ner à l'éloquence de l'auteur, et à la récompenser sur le champ par une bague de prix, et par une pension». Saint-Réal s'était lié à Paris avec le favori de Madame Royale, le comte de Mazin, neveu du marquis de Pianese. Ce dernier, son fìls et son neveu Mazin sont liés à Louvois, en revanche, les Saint-Maurice sont présentés comme liés aux Espagnols et le scandale éclate publiquement avec des effigies de la Régente et de son amant exposées dans Turin: le comte de Saint-Maurice, premier favori de Madame Royale, est exilé; plus tard Pia– nese sera arreté, le 21 décembre 1683 et enfermé à Montméliant.