de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
La correspondance de M gr Albert Bailly : des lettres aux gazettes 35 I..:extension des lettres à des domaines fort éloignés de l'espionnage ne sera pas sans conséquences car elle touche à la structure et à la por– tée de la correspondance. * * * Cette correspondance est loin d'etre homogène: d'un còté, les let– tres fournissent à Turin des renseignements qui doivent intéresser la marche de l'Etat. De l'autre, c'est Bailly lui-meme qui se livre et fait part de ce qui lui impone et l'intéresse personnellement. Jusqu'en 1650, les lettres melent ces deux aspects. Le rédacteur en est parfaitement conscient. Il distingue ce qu'il appelle les « nouvel– les », ce qu'attend le Cabinet de Turin, et ses « interests » : « Puisque je mesle insensiblement mes "interests" aux "nouvelles" du temps, il faut que je continue, et que je rende, Madame de tres humbles graces à V.A.R. de son bellissime, et incomparable portrait ... ». 18 Cette manière d'échapper aux exigences d'une correspondance offìcielle ou officieuse, déplaisait au premier ministre qui était loin de répondre régulièrement au P. Bailly. Mais Bailly se rappelle lui-meme à l'ordre et s'autocensure : « Il faut néanmoins changer de discours, malgré moi, et vous escrire des nou– velles », 19 « V.A.R. attend des nouvelles, et en voici ». 20 Or les nouvelles, avec le temps, allaient beaucoup s'étoffer. A par– tir de 1649, certaines lettres devinrent fort longues : lettres 99, 122, 124, 135, 142, 206. Le 30 décembre 1650 un« Memoire court, et succint » qui était très long, accompagnait une lettre toute personnelle à la Duchesse. Dès lors, la manière de l'auteur va changer. Les archi– ves offrent dorénavant des "dossiers" contenant d'une part des "nou– velles", d'autre part des lettres d' accompagnement. A partir de juillet 1651, les nouvelles sont transmises telles quelles, sans lettres. Elles finis- 18 Il, 139, 201. ' 9 Ibid, 122, 133. 20 Ibid, 124, 143.
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