de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

386 Activité de l'Académie Saint-Anselme Ayant épuisé les communications, le président passe la parole au confrère Joseph-César Perrin, pour sa conférence sur le chanoine Joseph Bréan, ma'ìtre inoublié de la pensée valdòtaine contemporaine et le chantre le plus perspicace de la civilisation alpestre. Né le 13 octobre 1910 près de Paris d'une famille d'émigrés de Brusson, Bréan revint au pays de ses origines à l'age d'un an. Les étu– des au Petit Séminaire et au Grand Séminaire s'achevèrent par son ordi– nation sacerdotale, le 29 juin 1935. A 28 ans à peine il devint cha– noine de Saint-Ours. C'est surtout parmi les jeunes gens qu'il aimait parler de religion et de politique, en formant cles esprits valdòtains conscients de leur propre histoire et de leur propre culture. Le Cercle de culture valdotaine, créé par lui, se posait justement le but de réunir les jeunes désirant redécouvrir les aspects de leur particularisme, mor– tifié le lendemain déjà de l'Unité de l'Italie et anéanti par le régime fas– ciste qui venait de tomber. Ecrivain fécond, il s'adonna à la recherche locale dans le domaine de l'histoire, de l' économie, cles institutions et de la culture. Ses idées politiques ressortent d'innombrables articles publiés dans la presse locale- notamment dans Le Pays d'Aoste- et de plusieurs autres écrits, dont la plupart publiés posthumes. Il s'agit d'une pensée révolutionnaire et innovatrice, à la base de laquelle on trouve déjà cles concepts qui deviendront à la mode quelques décennies plus tard, tels ceux de fédéralisme, de régionalisme et d'Europe cles peuples. Il avait été ami du notaire Chanoux et de l'abbé Trèves, qui l'avaient gagné à la cause valdòtaine. En automne 1944 il embrassa la thèse annexionniste, en vue du rattachement du Val d'Aoste à la Savoie, pour pencher ensuite vers le séparatisme. Loin de vouloir l'isolement de la Vallée d'Aoste, il théorisait un système politique capable de garantir aux communautés la liberté politique, économique, sociale et cultu– relle. Après la guerre, la situation politique et diplomatique ayant évo– lué, il décida de se battre pour une autonomie valdòtaine toujours plus complète, ne s'arretant pas aux conditions établies dans le Sta tut. La mort de Bréan, arrivée inopinément le 14 juin 1953, priva la commu– nauté valdòtaine d'un de ses leaders les plus lucides et intelligents. La conférence de M. Perrin terminée, un applaudissement cordial de la part de l' assemblée se lève, qui se veut un ultérieur hommage envers cette grande figure de Valdòtain à peine évoquée. En reprenant la parole, M. Thiébat rappelle deux autres anniver-

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