de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

398 Activité de l'Académie Saim-Anselme Laction de mortification des minorités linguistiques menée par l'Etat italien concerna tout premièrement l' école, milieu fondamenta! pour l'apprentissage de la langue d'un peuple. Masqué sous le prétexte de pourvoir les écoles de personnel diplomé, l' éloignement des institu– teurs locaux fut sous peu suivi par la fermeture des écoles de hameau, malgré les protestations des communautés et la lutte de la Ligue val– dotaine d'Anselme Réan. Emile Chanoux n'avait que 17 ans lorsque, jeune lycéen, il aborda le problème de l' école dans ses premiers arti– cles de journal, où il dénonçait la tentative de dénaturer l'identité val– dotaine par un enseignement de plus en plus défectueux de la langue française. A l'instar de l'abbé Trèves, il voulait une école valdotaine foyer de liberté, indépendante de toure centralisation: en ce sens il était plus radica! que Réan, qui avait encore confiance en une action illuminée de l'Etat italien en matière d'enseignement des langues. Chanoux et l'abbé Trèves ne s'arretèrent pas dans leur engagement lorsque, en 1925, l'enseignement du français en Vallée d'Aoste fut tout court supprimé par le régime fasciste. Ils cx::uvrèrent pour la reconstitution des écoles de hameau jusqu'au moment où l'école fut transformée par le régime en un instrument du pouvoir visant à incul– quer aux jeunes le culte du duce. Laction sur le champ se transforma alors en élaboration d'idées et de programmes à réaliser après la chute de la dictature. Chanoux envisageait un premier degré d' école élé– mentaire, à niveau de village, et un deuxième géré par les communes; un degré moyen et un aurre supérieur - celui-ci visé à la préparation de la classe dirigeante valdotaine- dont l'organisation revenait à l'Ad– ministration régionale. Il portait également une très grande attention à la formation professionnelle, afin d'offrir à l' économie valdotaine cles techniciens experts, notamment dans les domaines de l'agricul– ture, cles forets, de l'artisanat et cles constructions. Lexposé de Perrin se termine avec un coup d'ex::il sur l' école valdotaine actuelle, par rap– port à celle pensée par Chanoux: un regard tour à fait décevant, mal– gré l'engagement de l'Administration régionale pour assurer aux enfants et aux jeunes un enseignement bilingue. M. Thiébat reprend brièvement la parole pour souligner combien Chanoux avait raison en liant la question linguistique valdotaine au problème de l'école. Le dernier voler du programme de l'après-midi est ouvert par M.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=