de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie

42 Louis Terreaux Les lettres. Leur contenu Comme nous l' avons dit, les lettres de Bailly ont le cadre formel, traditionnel de la lettre. Elles sont aussi le substitut de la COJ;l.Versation. Il écrivait à Saint-Thomas le 11 octobre 1647 : 41 « ... j'ayme à vous entretenir, puisque je ne vous escris rien, n' ayant pour le present aucune nouvelle à vous donner. .. ». La lettre n'a pas pour fonction d'appor– ter cles nouvelles, quoiqu'elle puisse le faire, mais modérément ; en tout cas, elle ne saurait s'y borner. La lettre est un entretien écrit sur cles sujets divers fournis ou non par l'actualité. 42 Parmi les lettres, il faut d'abord signaler l'ensemble assez homogène constitué parla correspondance valdòtaine de l'éveque. Pourquoi cles lettres et non pas cles gazettes ? A part quelques rares gazettes adressées de Paris à Turin, 43 Bailly qui continue à Aoste de« [prendre] toutes les occasions qu' [il peut] d'escrire à [S.]A.R. »,donne en effet à la Régente cles "nouvelles" de la Vallée dont il est le pasteur depuis le début de 1559. Mais elles concernent l'administration locale. O n sait le ròle capi– tal de Mgr Bailly dans la défìnition de l'autonomie valdòtaine. 44 Et les "nouvelles" ne sont pas extérieures au scripteur et au destinataire. Ils en sont partie prenante. L'éveque n'était d'ailleurs plus un espion. Il avait cles responsabilités particulières, spirituelles et temporelles, dans une partie de l'Etat savoyard. Les lettres de Bailly engageaient nécessaire– ment le pouvoir. Elles étaient seules adaptées à la situation. 41 l, 13, 75. 42 Lentretien de Bailly avec san destinataire a peu à voir avec les Entretiens de Bal– zac qui sont au départ une ceuvre d'intention littéraire, écrite sur des sujets choisis par un humaniste et un érudit. 43 Bailly séjourne à Paris dans l'automne et l'hiver 1659- 1660 pour essayer de régler la question de la dot promise à la Trécesson, créature de Fouquet et maitresse de Char– les-Emmanuel II. La Cour l'avait convaincue d'épouser le marquis de Cavour. Bailly adressa une gazette, et non une lettre, à la duchesse qui s'impatiemait de la lemeur des négociations avec Fouquet. On peut y voir la marque d'un certain ressemiment (VII, 476, 458 sq.). Bailly séjourna à Rome en 1658 dans l'attente de san examen pour l'épis– copat. De Rome, Bailly n'a expédié que 6lettres avec au moins une souscription. Le reste de la correspondance ne peut etre qualifié exactement de gazettes, puisque Bailly y parle beaucoup de lui-meme tout en donnant des nouvelles. C'est camme un retour à la !et– tre d'avam 1651. Voir L. GIACHINO, Lettres inédites, ... op.cit. 44 Voir G. PuTTERO, La Correspondance ... T. VII, p. 44-45.

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