de Saint Anselme Nouvelle Série - Académie
60 Luca Giachino Nicolas Charpy est né à Macon, en 1610, premier des onze enfants d'lEmilien et de Claudine Larme. Son frère Thomas a d'abord été capi– taine dans l'armée piémontaise 31 avant d'entrer en religion sous le nom de Gaétan, chez les théatins de Paris, dont il est plus tard devenu le supérieur. Nicolas a du recevoir une éducation plutòt solide et, tout au long de son existence, il a affìché une vocation littéraire dont les visées étaient bien supérieures aux réelles qualités de sa plume. Les pre– mières apparitions de Charpy parmi les beaux esprits parisiens remon– tent à 1638, lorsque, après avoir publié quelques poèmes célébrant Louis XIII et le cardinal Richelieu 32 , on le retrouve au service du mal– heureux Cinq-Mars, mort sur l'échafaud. Charpy était absent le jour du procès et, faute de preuves, les biographes dissimulent à peine leur envie de l' accuser d'avoir trahi son maitre. Quelques poèmes plus tard 33 , voici Nicolas à la cour, où, selon Tal– lemant, il se montrait fort galant envers les dames, possédait des tableaux et se promenait en carrosse 34 • Lieutenant général de la Reine pour la marine dans la province des Flandres, il était surtout une « créa– ture » du cardinal Mazarin, dont on connait la tendance à s'entourer de personnages rusés et sans scrupules pour mener à bien ses affaires secrètes. Charpy rédigeait, non sans succès, les réponses aux pamphlets écrits contre Son Éminence, mieux connus sous le nom de mazarina– des. Particulièrement étroits paraissent les liens entre Charpy et Giu– seppe Zongo Ondedei, le plus fìdèle conseiller du Cardinal 35 • 31 Il s'agir là d'un détail- parmi tant d'autres- révélé parla correspondance turi– noise de Nicolas Charpy. N i Émard ni Anne n'étaient au courant de la carrière militaire deThomas. 32 Le fuste Prince ou le Miroir des Princes en la vie de Louis le fuste et la Paraphrase du Psaume LXXI Deus judicium tuum Regi da, écrite à l'occasion de la naissance du Dau– phin. 33 Une épitaphe pour le marquis de Pisany de 1645 et un madrigal (perdu) de mille quatre cents vers pour le mariage de Mlle de Rambouillet. 34 G. TALLEMANT DES R.ÉAUX, Historiettes, éd. citée, t. Il, p. 858. 35 Né à Pesaro en 1593 et mort en 1674, Ondedei appartenait au clan Mazarin en raison de sa parenté avec la famille Martinozzi. Le Cardinall'avait appelé en France en 1646 et le fìt ensuite nommer éveque de Fréjus, en 1654. Ondedei a été l'un des exécu– teurs testamentaires de Mazarin. Cf. Georges DETHAN, Mazarin, un homme de paix à
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=